dimanche 27 octobre 2019

L'état de la nation : l'UNITA recadre le MPLA.


Chaque année au mois d’octobre, le président de la République se prête à l’exercice qui consiste à se présenter devant l’Assemblée nationale pour porter à la connaissance l’opinion publique nationale et internationale l’état de la Nation dont ils sont, lui et son gouvernement, les gestionnaires. Il est alors de coutume qu’après l’exposé du Chef de l’État devant les députés, le chef de l’opposition convoque la presse pour recadrer, si c’est nécessaire, le chef de l’Exécutif. C’est dans ce cadre que, contredisant le président Joâo Lourenço, le président d'Unita a accusé, la semaine dernière, les membres du MPLA, parti au pouvoir depuis 1975,  d'être des opposants au Chef de l’État, le défiant d'être un vrai  "patriote" pour surmonter la crise à laquelle le pays, dont il embellit la situation, est confronté.
"Les adversaires du président sont les forces hostiles au changement. Et ces forces ne sont pas de        l’Unita, on les retrouve au sein du Mpla. L'opposition paradoxalement aujourd'hui, ce sont tous ceux qui résistent à la lutte contre la corruption et l'impunité. Ce sont ceux qui trompent le Président et ne veulent pas rendre l'argent volé aux Angolais. Ce sont ceux qui ne veulent pas que le pays corrige vraiment ce qui ne va pas et améliore ce qui va bien", a déclaré le leader d'Unita dans son discours de réplique à l'intervention du chef de l'État sur l'état de la nation, le week-end dernier.
Isaias Samakuva, qui quittera en novembre de cette année ses fonctions de Président de l'Unita, a affirmé avec force qu’actuellement « les adversaires politiques de Joâo Lourenço dans sa lutte contre la corruption et la consolidation d’un État de droit sont au sein Mpla », alors que l'opposition ne vise qu'à alléger les souffrances de la majorité des Angolais. Pour mettre à mal les changements profonds que Joâo Lourenço avait l'intention de mettre en œuvre, « les forces de blocage qui sont dans le gouvernement, les tribunaux, la banque, l'académie militaire, et partout ailleurs sont sortis de l’ombre, se sont réorganisées et veulent attaquer ».
Les Angolais « attendent du Président qu'il rejoigne le camp des  patriotes et se mette à l'avant-garde d'un mouvement national pour le changement », a poursuivi le chef d'Unita. Ce n'est qu'alors que le président Joâo Lourenço, qui est aussi le leader du Mpla, aura la force politique et morale de mener et de gérer le changement et de ne pas être absorbé par celui-ci, a-t-il affirmé. Samakuva a aussi  appelé le chef de l'État à ne pas s'inquiéter au sujet du Mpla, « parce que les piliers soutenant le Mpla se sont déjà effondrés et que beaucoup de ses dirigeants se sont déjà déclarés : ennemis du Président."
"La politique de l'État n'est pas l'unité autour de ce qui ne va pas, ni d'assurer une stabilité fondée sur des relations entre complices au prix des souffrances de la grande majorité des Angolais. Être patriote aujourd'hui, c'est avoir le courage de rompre avec le passé et de donner au pays un nouveau départ », a-t-il estimé. Après avoir souligné que le pays traverse la quatrième récession économique consécutive, le leader de l'Unita a déclaré que « tout indique que la crise va s'intensifier parce que l'exécution budgétaire de l'exécutif n'est pas contrôlée par l’Assemblée nationale, que la culture des dépenses n'a pas changé, que la qualité des dépenses publiques n'est pas améliorée et que le pays continue à s'endetter sans cesse, avec une dette publique qui atteint déjà l'équivalent de 90% du PIB ».
« La crise économique et financière, que traverse le pays ne sera surmontée à moyen terme que si, à partir de maintenant, Monsieur le président s’écarte fermement de l'oligarchie qui a pris en otage l'État et décide de commencer à gouverner pour le bien des citoyens afin d'atteindre les quatre objectifs qu’il a mentionnés dans son discours sur l'état de la nation, à savoir : consolider en Angola un véritable état de droit, modifier la structure économique de l'Angola, apporter de profonds changements structurels et modifier fondamentalement le paradigme de la gouvernance », a déclaré Samakuva.
Malgré les louanges dirigées au chef de l'État pour ses intentions dans la lutte contre la corruption, le parti Unita suggère à Joâo Lourenço de « prendre un nouvel élan pour permettre la transformation structurelle de l'économie angolaise afin de répondre aux besoins de développement du pays ». Samakuva a considéré la privatisation de près de 200 entreprises et actifs comme une « mesure appropriée ». Il a suggéré que soient confisqués « les nombreux actifs dispersés par le pays qui apparemment n’appartiennent à personne, mais sont la propriété de l'État parce qu'ils ont été acquis avec de l'argent de l'État et n'ont jamais été enregistrés comme biens de l'État ».

Selon des informations en circulation dans la presse,   l’état de la nation tel que présenté par le Chef de l’État était truffé de beaucoup d’erreurs. Les chiffres contenus dans l’exposé ne correspondaient pas à la réalité. Est-ce l’œuvre de ceux qui veulent mettre les bâtons dans les roues du président ? Le moment n’est-il pas arrivé pour Joâo Lourenço de s’émanciper du Mpla ?  Et vous qu’en dites-vous ?

 

Sobamasoba, l’analyse politique qui informe.

Eduardo M.Scotty

Source : correiokianda.