samedi 17 février 2024

LA PEUR DE PERDRE LE POUVOIR GÉNÈRE AUTOCRATIE ET CORRUPTION.

La peur est un sentiment de forte anxiété  qu’un groupe d’hommes ou un homme développe en présence d’un danger ou d’une menace possible. Dans le cas de l’Angola, éclairant l’opinion publique sur leur peur de perdre le pouvoir, José Eduardo dos Santos, dans les « Confessions d’un homme d’État » de Solange Faria et Benja Satula, illustre en détail le comportement de ses camarades du Mpla depuis 1975. Lisez le court résumé ci-dessous pour vous faire une idée de leur fébrilité. S’il vous plaît lisez la suite.

« Parler de justice en Angola me fait honte, et me met en colère, raconte José Eduardo dos Santos, parce que j’ai été l’un de ceux qui ont le plus violé les lois du pays, en utilisant mes prérogatives de président de la République pour contrôler les tribunaux supérieurs. J’ai utilisé les présidents des tribunaux, constitutionnel et suprême, pour exécuter la volonté du parti (MPLA), une volonté générée par la peur. La peur  que tous les camarades ressentaient face à la vérité si nous n’avions plus le pouvoir après de nombreuses années de guérilla et de lutte armée. Les neuf années du camarade Rui Ferreira comme juge président du Tribunal suprême étaient exclusivement au service du parti, le Mpla, hormis les questions qui n’avaient pas d’intérêts politiques. C’est avec douleur et honte que je raconte ces faits, car les juges étaient payés et bien servis afin qu’ils ne discutent pas ou ne soulèvent pas de controverse en relation avec des décisions impliquant le parti ou tout membre occupant un poste de haute importance.  Et s’il n’en était pas ainsi, c’était un pion à abattre.

Bien que nous ayons créé la Haute Autorité de lutte contre la corruption, cela n’a pas fonctionné parce qu’avec l’aggravation de la guerre, il était nécessaire d'évaluer les intérêts qui étaient prévus pour tout projet qui devait être réalisé pour le pays. Nous savions que la corruption a toujours été un cancer, nous n’avions tout simplement aucun intérêt à la combattre, parce que l’intérêt partisan et personnel de certains camarades criait plus fort. La lutte contre la corruption était pareille à la lutte contre le MPLA en interne, peu de camarades s’en sortiraient indemnes 

Lorsque nous avons senti le vent du changement, nous avons responsabilisé la maison militaire, sous la direction du camarade Kopelipa, pour brûler les archives, afin que certains documents ne laissent aucune trace au cas où certains dossiers seraient mises au jour et impliqueraient nos noms dans la gestion des affaires publiques. La destruction  des archives n’a pas commencé en 2017, c’est une pratique qui a commencé bien avant la présidence de la République en 2017. De nombreux dossiers ont été brûlés pour qu’aucune trace ne soit laissée et que nous ne soyons pas pris de manière impromptue.

Les morts causées par le régime pendant la période qui a suivi l’indépendance étaient un signe avant-coureur que quelque chose de pire  était à venir, mais en aucun cas cela ne nous a arrêté ni emmener à réfléchir à la façon dont nous voulions voir l’Angola de demain. C’est avec beaucoup de douleur et de tristesse que je raconte ces faits, parce que j’ai honte du très bas niveau de misère intellectuelle auquel mes camarades et moi-même sommes tombés, tout cela à cause d’une maudite soif du pouvoir, et de ses bienfaits." 

Ce bref résumé des aveux de José Eduardo Dos Santos, ancien président du MPLA et de l’Angola, est une illustration de la catégorie des gens auxquelles les Angolais ont confié le pouvoir en Angola. Lisez "Confissôes de um Estadista" de Solange Faria et Benja Satula. 

Sobamasoba

Eduadro M.Scotty