lundi 5 avril 2021

Adalberto Costa Júnior, président de l'Unita, dans le collimateur du Mpla.

Qui l’aurait cru ? Les peuples, dit Cicéron, quoique parfois ignorants, sont capables d’apprécier la vérité quand elle vient de la bouche d’un homme qu’ils estiment digne de foi. Après les trois ans de règne du Général Lourenço, le peuple a eu le temps de se faire une opinion sur sa gouvernance. Un management qui a déçu jusqu’à l’intérieur du parti au pouvoir. Des voix, comme celle de Marcolino Moco, ancien secrétaire général du Mpla, se sont fait entendre pour stigmatiser la gestion politique de l’administration Lourenço. Car, quand le mal a atteint un plus haut degré dans un État, comme c’est le cas en Angola, il est plus sage de temporiser que de le heurter de front. Surtout lorsque ce mal se trouve dans son propre camp. Je compare ici le mal à une de ces rivières tortueuses qui, dans leur colère, noient les plaines aux alentours, détruisent les arbres et les maisons. Les conséquences du mal étant désastreuses, la réaction ne se fait pas attendre. Le peuple  victime du mal s’organise et cherche à remplacer l’autorité établie par une autre plus soucieuse de ses problèmes. Alors on assiste dans le pays  à des manifestations,  signe de cette volonté populaire de vouloir changer les dirigeants. Après quarante  cinq ans au pouvoir, il est peut-être temps de passer à autre chose; d'essayer un autre système politique avec d'autres hommes. Un souhait populaire auquel les dirigeants du Mpla oppose, apparemment, un refus catégorique. L'Angola serait pour eux une prise de guerre. 

Pour barrer la route à l'unique force politique susceptible d'inverser la tendance, on a assisté inopinément  à Luanda au passage sur les antennes de TPA et RNA, des militants corrompus de l'Unita qui se sont distingués dans l'art de l'affabulation. Leur cible: le président Adalberto Costa Júnior, le traitant de menteur compulsif. Quand on sait que jamais dans l'histoire de l'Angola, la Télévision angolaise et la Radio nationale n'ont accordé un temps d'antenne à l'Unita, il y a de quoi se poser des questions. Que cela arrive au moment où des voix discordantes se font entendre au sein du Mpla, c'est bizarre. Mais qu'à cela ne tienne. L'opposition politique est un facteur d'équilibre dans un pays. Chercher à fragiliser complètement l'opposition mène tout droit à une forme de dictature. Voila le genre de chantier que veut ouvrir le Mpla pour soumettre l'Unita. Un plan d'isolement a été mis en place contre Adalberto Costa Júnior pour n'avoir pas accepté de s'assujettir aux desiderata du Mpla. Jouer le rôle de Lucas Ngonda et Benedito Daniel n'est pas à l'agenda politique de Adalberto Costa Júnior, l'homme veut le pouvoir. Contrairement à ce que peuvent penser certains esprits tordus, tous les "poids lourds" de l'Unita sont derrière leur président. Pour preuve, ils ont tous refusé de participer, par solidarité et respect à l'autorité de leur parti, au déjeuner de la Paix organisé par le Général Lourenço, déjeuner auquel Adalberto Costa Júnior n'a pas été convié. Où est donc passé l'esprit de réconciliation? 

Utiliser des membres de l'Unita, comme ceux que nous avons vu défiler à TPA et RNA, pour dénigrer la personne de Adalberto Costa Júnior est d'une bassesse politique inqualifiable. Surtout quand ces individus sont des transfuges qui sont passés par plusieurs partis politiques avant d'atterrir à l'Unita. Ces mêmes individus qui auraient tenté de corrompre un employé d'un hôpital de Luanda pour fabriquer un document prouvant l'avortement d'une mineure dont Adalberto Costa Júnior serait l'auteur. L'histoire se souviendra longtemps de Rui Manuel Galhardo et de Kawiki Sampaio da Costa. 

Quarante cinq ans après l'accession de l'Angola à l'indépendance, les Angolais sont encore à se mettre les bâtons dans les roues au lieu de penser au développement de leur pays. Triste. La popularité grandissante de Adalberto Costa Júnior ne doit pas indisposer ses adversaires politiques. La démarche politique de l'Unita a un écho favorable auprès du peuple. Il faut savoir lire les signes du temps.   

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe. 

Eduardo Mks Scotty.