mardi 29 août 2023

IMPEACHMENT (2): LE RESPECT DE LA CONSTITUTION

La nervosité qui caractérise le débat politique en Angola, depuis plus de trente jours, est le fruit d'une approche entamée par les députés de l'opposition pour destituer le président Joâo Lourenço. La décision, apparemment très pondérée, de l'Unita/FPU de sanctionner le chef de l'Éxécutif angolais, conformément à l'article 129 de la Constitution, a , non seulement, provoqué un vent de panique au sein du parti au pouvoir, mais a aussi éveiller la curiosité du citoyen lambda. Rien d'étonnant. Installé confortablement au pouvoir (depuis 1975), l'idée d'un impeachment n'a jamais préoccupé le Mpla. Le confort du pouvoir et le miel qui en découle leur a fait oublié le décryptage d'une constitution qu'ils avaient eux-mêmes écrite et promulguée. D'ailleurs, qui pouvait imaginer détrôner Sa Majesté Deng? QUI? Personne. Pourtant, à la surprise générale, l'Unita/FPU a osé. Le groupe parlementaire de l'UNITA/FPU a decidé d'intenter une action contre le président Lourenço utilisant les pouvoirs que la constitution attribue aux deputés. Comme il fallait s'y attendre, la riposte du Mpla ne s'est pas fait attendre. Instantannée et violente. Un impeachment à l'endroit du président Lourenço est un affront qui est mal vécu au sein du parti au pouvoir. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est cette réaction musclée des cadres du Mpla qui a montré à quel point ces dirigeants ignorent les dispositions contenues dans notre constitution. Sinon, ils seraient plus pondérés et plus responsables. La démarche de l'Unita/FPU n'a rien d'insurrectionnel, ni de révolte populaire. L'article 129 de la constitution angolaise ne pose pas les bases d'un coup d'État, ni d'une insurection populaire. C'est simplement l'application d'une disposition de loi écrite et votée par le Mpla. Pensaient-ils appliquer cette disposition lorsque l'opposition serait un jour au pouvoir? Si c'est le cas, c'est raté.

Ce qui est plus intéressant au sujet de ce débat, c'est la résurgence d'une vieille querelle entre camarades au sein du Mpla. Rappelez-vous du clivage provoqué par la lutte sélective contre la corruption initiée par Joâo Lourenço. Le Mpla s'était scindé en deux groupes: les "Lourencistes" d'un coté et les "eduardistes" de l'autre. Lourenço n'emprisonnait que les gens du camp Dos Santos. Or, sanchant que le processus de destitution du président se termine par un vote secret au sein de l'assemblée nationale, quelle sera l'attitude des "eduardistes", seuls devant l'urne? Seront-ils capables de faire taire leurs émotions malgré les humiliations subies? Les déclarations de Bornito de Sousa, Marcolino Moco ou de Dino Matross au sujet de la gouvernance de Joâo Lourenço n'augurent pas bien de l'avenir prochain. "Améliorer ce qui est bien et corriger ce qui est mal". Nos amis du Mpla seront-ils capables de mettre en pratique leur slogan? 

Après cette action soutenue par les députés de l'UNITA/FPU, rien ne sera plus comme avant. D'ailleurs, selon les  dernières nouvelles publiées sur les réseaux sociaux, le président Lourenço affiche un comportement très respectueux de la constitution craignant d'apporter du grain au moulin de l'Unita/FPU. La motion de destitution est-elle finalement le début d'une ère nouvelle?  

Sobamasoba

Eduardo M.Scotty. 

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