Pangea Risk a publié dernièrement un rapport plaçant João Lourenço dans le viseur de la justice américaine. Cette publication est la plus grande pièce d'artillerie tirée à ce jour sur l'actuel président angolais par ses adversaires politiques. De l’avis de certains Angolais contactés, le document rendu public a atteint son objectif principal, celui de remettre en cause la crédibilité de João Lourenço et d'insinuer son implication dans des scandales de corruption, un mal que l'actuel locataire du “Palácio da Cidade Alta” a promis de combattre depuis son entrée en fonction à la présidence.
L'analyse de Pangea Risk, qui est un cabinet de conseil basé à l'île Maurice, dépeint de manière approfondie le nouveau noyau de "Marimbondos" qui gravitent autour de João Lourenço, ce qui révèle une solide connaissance des coulisses de la présidence. Le document va un peu plus loin en suggérant que les autorités américaines pourraient éventuellement prendre des mesures coercitives et pénales à l'endroit du Général Lourenço. Toujours selon Pangea Risk: "la famille de João Lourenço fait l'objet d'une enquête pour de nombreuses violations de la loi sur les pratiques de corruption à l'étranger (Corruption Practices Act Abroad), des transactions bancaires illégales, une fraude bancaire pour l'achat de biens immobiliers aux États-Unis."
Aucune réalisation humaine n'étant parfaite, des rumeurs, selon lesquelles Pangea Risk (anciennement EXX Africa) aurait une réputation douteuse dans le monde de l'entreprise, courent dans les milieux des affaires. Cependant, il y a un aspect qui mérite d'être souligné: Pangea Risk met toujours en garde contre les pratiques présumées de fraude, de corruption et de détournement de fonds qui peuvent avoir un impact négatif significatif sur les investisseurs étrangers et pourraient nuire aux relations du pays avec les donateurs et les créanciers à l'avenir. Il est évident que le document publié par Pangea Risk embarrasse João Lourenço , et signifie que ses adversaires sont loin d'avoir jeté l'éponge. La pression qu'ils souhaitent exercer sur le pouvoir risque de s'accentuer à l'approche des élections générales en Août de l'année prochaine. En politique, tous les coups sont permis.
Associer cette "attaque" aux résultats obtenus par le Général à la tête de l'État, le bilan ne plaide pas en sa faveur. Arrivé au pouvoir en 2017, dans les sillages de la crise économique de 2014, le président Lourenço qui avait pour slogan «dynamiser l'économie angolaise» s'est montré incapable de surmonter la crise économique qui sévit dans le pays depuis 2014. Dans cette crise, plus de 70% des entreprises privées n'ont pas survécu. Certaines parce qu'elles ont fait faillite, d'autres parce qu'elles n'ont pas pu, plus tard, se remettre de l'impact du COVID - 19. Au cours de cette période, étant donné les difficultés auxquelles les institutions financières sont exposées, les entreprises survivantes se heurtent encore aujourd'hui à de fortes limitations et restrictions d'accès aux crédits. C'est le résultat d'une dégradation des conditions économiques et financières du pays.
Une dégradation qui trouve ses origines, non seulement dans la crise, mais aussi dans la mauvaise gestion de la chose publique. Car voyons: en octobre 2018, le président angolais reçoit un prêt de dix milliards de dollars du gouvernement chinois dont personne ne connait la destination. Mais avant cette manne, en mai 2018, JLO se rend en France, en Belgique et en Allemagne. Pour ce voyage, nonobstant les difficultés que connait le pays, JLO loue le Dream Jet, un Boeing / 87 - BBJ (Dreamliner), la nouvelle coqueluche, avec une finition luxueuse. Un avion qui coûte aux caisses de l'État 70 000 dollars de l'heure sans compter les frais des hôtels de luxe où il descend avec toutes sa délégation.
Au vu de ce court épisode, on peut conclure que la bonne gestion et le Général ne font pas bon ménage. Alors que le pays traverse l'une des crises les plus résonnantes de son histoire, JLo investit plus de trois milliards USD en matériel de guerre, 12 millions de dollars dans la construction d'un gymnase des députés, 5 millions de dollars dans la construction de la clinique dentaire du président de la République, 13 millions de dollars dans la réhabilitation de la Cidade Alta, plusieurs millions de dollars dans la réhabilitation de son cabinet. Heureusement que sa tentative de dépenser plus de 500 millions de dollars dans la construction d'un quartier des ministères, où plus plus de 340 millions de dollars seraient utilisés dans une obscure affaire avec la Sodim, échoue.
Peut-on continuer à faire confiance au Mpla?
Sobamasoba, la synthèse qui informe.
Eduardo M.Scotty
(de joâo Hungulu)