dimanche 26 mars 2023

LES JEUNES ANGOLAIS FUIENT L' ANGOLA , POURQUOI?


Voila presque cinquante ans que le peuple  Angolais, confiant naïvement dans la capacité de ses dirigeants, attend vainement que des meilleures conditions de vie lui soient offertes. Hélas! Peine perdue. Le changement tant attendu n'est pas pour demain. À cause de l'immobilisme constaté, beaucoup d'Angolais quittent le pays à la recherche du mieux être. Vous ne devinez pas pourquoi? 

Pour gouverner, il ne suffit pas d'être un technocrate spécialisé dans divers domaines de la connaissance scientifique. Au-dessus de la science se trouve le sens humain et le fait d'être un nationaliste défenseur de ses racines, un patriote inconditionnel. Or,  vu la manière dont le pays est dirigé, on peut conclure, sans se tromper,  que les dirigeants Angolais sont pour la plupart des femmes et des hommes que nous pouvons assimiler aux colonialistes portugais.

Observez un peu la mosaïque de ces dirigeants. La majorité d'entre eux sont  diplômés ou spécialisés au Portugal. Ils ont vécu et créé des liens d'affinité avec la culture portugaise. Après le départ du colon portugais, ils ont pris sa place et se sont identifiés comme des membres d'une classe privilégiée. Des « angolais de souche » comme ils adorent  se définir. Cependant, du berceau dont ils sont originaires, ce qu'ils ont le mieux appris, c'est de s'assimiler aux principes du colonialiste portugais et d'étudier les stratégies de mise en œuvre du colonialisme - angolais - sur la base d'une constitution atypique, oeuvre du Mpla. En fait, les dirigeants actuels en Angola sont des colons luso-angolais. La majorité  d'entre eux appartient à la génération des cadres mplistes qui dans les années 80 et 90 est partie au Portugal sous les traits d'une nouvelle classe montante  et qui est revenue en Angola au début des années 2000. Avant de partir pour l'Europe, ces jeunes turcs faisaient déjà partie de la catégorie des Angolais confus et sans identité culturelle. Arrivés au Portugal, ils ont vécu en cercle fermé,  loin de leurs compatriotes. Comme est de rigueur dans le Mpla, la convivialité était uniquement entre eux. Pendant leur séjour au Portugal, ces individus ont vécu dans une réalité virtuelle  aux antipodes de l'Angola et beaucoup ont complètement perdu les quelques bases culturelles qu'elles avaient, d'autant plus qu'ils croyaient  devenus plus portugais que les Portugais de souche. Aujourd'hui, sans morue et sans vin rouge portugais, ils se sentent déconcertés. Bref, ces "assimilés" membres du gouvernement, sans ces artifices  portugais, se sentent affligés comme un poisson hors de l'eau. C'est ce genre de personnes qui gouvernent aujourd'hui l'Angola. 

Cette déconnexion qui existe entre les gouvernants et la population dans son ensemble n'est pas un fait du hasard. Les ministres issus de cette catégorie de gens évitent tout contact avec les Angolais. Dans leur agenda, ils ont un but bien défini : faire fortune pour envoyer au Portugal parce qu'ils se croient portugais. Ils n'ont aucune notion du nationalisme et se moquent de la culture angolaise qu'ils connaissent à peine. Ils considèrent les traditions angolaises comme quelque chose d'exotique. Ils sont culturellement perdus et sans vision stratégique pour l'Angola. Ils sont là pour servir uniquement les cercles et clubs de leurs amis et familles restés au Portugal. Ce serait une joie si ces soi-disant Luso-Angolais  avaient la capacité de transformer scientifiquement l'Angola comme le Nigeria, le Ghana ou le Kenya. S'ils pouvaient se montrer capables de construire un avenir radieux pour les enfants de l'Angola.  Hélas! rien de tout cela. La vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux,  montrant une jeune fille dont la maison de sa mère était démolie par  la méchanceté de ces dirigeants-là, est une preuve que nous continuons à être colonisés. Les dirigeants angolais font pire que les colons portugais. Je mets au défi quiconque me prouvera le contraire. 

Parlons-en. 

Source: Paulo Assuilo