vendredi 20 octobre 2023

IMPEACHMENT, SUITE...ET FIN ?

 

Carolina Cerqueira, présidente de l'Assemblée nationale, sauve le président Joâo Lourenço de la destitution. C'est cette phrase qui devait faire le titre de cette analyse. Mais qu'à cela ne tienne. La démarche de l'UNITA/FPU n'a pas abouti. Ce n'est pas une surprise. Il fallait s'y attendre. Arithmétiquement, le résultat ne pouvait être en faveur de l'UNITA/FPU. C'est dans le secret des urnes que résidait la sentence promise au Mpla. Malheureusement, les "eduardistes", sur lesquels l'opinion comptait pour faire basculer la balance en faveur de la destitution de JLo, n'ont pas su ou pas pu exprimer leur soutien à la motion de l'UNITA/FPU. La rapidité avec laquelle la plénière est convoquée, le samedi passé, deux jours après avoir réceptionner l'acte d'accusation de l'UNITA/FPU, surprend l'opinion publique. Les députés, même ceux du camp du pouvoir, sont aussi surpris. Pourquoi cet empressement ? Les ordres sont venus d'en haut. Le MPLA est coincé. Solution: il faut vite évacuer ce dossier pour passer à autre chose. Joâo Lourenço doit présider l'ouverture de la nouvelle session parlementaire le lundi. Laisser sur ses épaules le poids d'une éventuelle destitution, c'est fragiliser l'homme et la fonction. Précipiter les choses parait, de l'avis du pouvoir, la meilleure issue.   Seulement, au sein de la majorité présidentielle, la confiance et la cohésion ne sont pas de mise. Craignant une désagréable surprise de la part des moutons noirs, Carolina Cerqueira passe en force en refusant de mettre en place la Commission spéciale sensée débattre du fondement et de la crédibilité des accusations de l'UNITA. C'est l'impasse. La plénière s'enflamme. Les députés se retiennent pour ne pas en venir aux mains. C'est par pur respect à leur institution. Une attitude qui les honore. Rappelez-vous en passant qu'on ne tient pas souvent compte de la loi quand la situation est en faveur du MPLA.  C'est quand elle est en faveur des opposants que la loi devient un bouclier pour justifier l'injustifiable. Quelle honte! 

Un choix partisan: Pas de Commission spéciale, pas de vote secret. Carolina Cerqueira a levé l'option de ne respecter ni la Constitution angolaise, ni le règlement de l'Assemblée nationale. Objectif: sauver le soldat Lourenço. La démocratie angolaise vient de vivre un triste épisode. Un épisode qui afflige le peuple. Ce même peuple à qui le MPLA a volé la victoire électorale en 2022 et qui espérait se débarrasser légalement de Lourenço pour rétablir la vérité des urnes. 

C'est dans ces circonstances que le Joâo Lourenço se présente, le lundi, devant tous les députés réunis à l'Assemblée nationale pour ouvrir la nouvelle année parlementaire. Comme il fallait s'y attendre, la tension est palpable dans la salle. Les événements de samedi sont encore présents dans les esprits. C'est dans cette ambiance que JLo fait son discours sur l'État de la Nation.  Plus de deux heures est le temps nécessaire pour lire un discours truffé d'inexactitudes et décrivant un pays qui ne correspond pas à celui que nous connaissons. Aucune perspective intéressante. Des promesses, toujours des promesses. Si tout est en rose, pourquoi continuons-nous à vivre dans la misère? Le peuple attend la réplique de l'UNITA.

Sobamasoba

Eduardo M.Scotty



dimanche 1 octobre 2023

CIVICOP : UNE ARME POLITIQUE ?

CIVICOP est une commission, enfantée  par le Mpla, pour l'implantation d'un plan de réconciliation en mémoire des victimes des conflits politiques. Pour un profane, l'idée d'une pareille commission ne peut que répondre au souhait des Angolais de pouvoir se réconcilier et de vivre ensemble dans la paix des esprits. Cependant, pour tout homme politique aguerri, la création de cette commission suscite des interrogations. Pourquoi et, surtout, pourquoi maintenant?  De l'avis de beaucoup d'observateurs, la raison de cette initiative ne convainc pas l'Angolais lambda  qui, d'ailleurs, a perdu toute confiance dans les autorités du pays.  À ce doute, il faut ajouter aussi le "timing". Le moment choisi pour commencer à déterrer les restes mortels des victimes des conflits armés comme si la paix des esprits en dépendait. Et cela juste quand l'UNITA/FPU engage un processus pour destituer le président Joâo Lourenço.  Même si la mise en place de cette commission est une démarche louable, ce dont je doute, c'est le moment choisi par le MPLA pour son activation qui surprend. L'homme de la rue aurait-il raison d'affirmer que le Mpla est diabolique? Même les morts n'ont pas droit au repos. Il apparait comme un nez au milieu du visage que l'objectif du régime est de profiter de cette CIVICOP pour ternir l'image de l'UNITA/FPU. Le but de la CIVICOP n'est pas de recueillir des restes mortels pour permettre aux familles de faire leur deuil. Il semble que l'opération, menée par les services de sécurité, est utilisée comme une arme de propagande contre l'UNITA en exposant son passé négatif et décourager ses dirigeants dans leur démarche à l'Assemblée nationale. Décidément, le MPLA ne changera jamais. D'ailleurs comment le pourront-ils puisqu'ils n'ont aucune notion de la démocratie.

À l'instar de l'UNITA que l'on accuse de tous les maux, le MPLA a-t-il les mains propres? Les camarades ont aussi leur passé négatif, peut-être pire que celui de l'UNITA. Les massacres du 27 mai 1977, les tueries des Tocoïstes, le carnage des Bakongo en 1992, les assassinats de Cassule et Camoulingue, la boucherie du mont Sumi, les morts de Cafunfo et Lunda. Où sont passés les restes mortels de tous ces Angolais? Commencer les exhumations par Jamba alors qu'il y a des fosses communes autour de Luanda. Quelle cruauté? Tout ça pour incriminer l'UNITA. 

La CIVICOP n'est-elle pas imbue d'une arrière-pensée politique? Alors poussons la réflexion plus loin et demandons-nous pourquoi le MPLA n'est-il pas préoccupé avec les restes mortels des officiers de ELNA (bras armé du FNLA) exécutés à Kinkuzu? Il serait intéressant que le gouvernement demande au FNLA d'ouvrir ses archives pour qu'on puisse localiser les endroits où sont enterrés les commandants Londres Monteiro et Matumona. C'est ainsi que les Angolais pourront croire dans la sincérité du MPLA. Si non, c'est une macabre distraction. Instituer une vraie Commission Vérité et Réconciliation  qui puisse réunir tous les Angolais comme en Afrique du sud permettra au pays de retrouver la paix des esprits. Et vous, qu'en dites-vous? 

Sobamasoba

Eduardo M.Scotty. 

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