Dans les échanges qui s'ensuivent au parlement, un député de CASA-CE accuse le Mpla de suivre à nouveau une politique de loyauté aveugle envers son chef, exactement comme à l'époque du président José Eduardo dos Santos. Sur les ondes de la RNA, le Général Lourenço a affirmé que c'est la faute de ceux qui doivent adopter les lois et qui ne l'ont pas fait, et sans lois, il est impossible de tenir les élections locales. Comme il fallait s'y attendre, le Bureau politique du Mpla se félicite de la position de son président.
Du coté de l'opposition parlementaire, on considère qu'il y a du cynisme de la part du président car la seule personne responsable de cet imbroglio est João Lourenço lui-même et son parti. Un parlementaire proche de l'UNITA, David Mendes, a déclaré, à cet effet, qu'il ne comprenait pas comment le MPLA pouvait dire qu'il n'y aurait pas d'élections parce que les lois n'ont pas été adoptées alors que la proposition de lois doit émaner de leur groupe. Et, curieusement, à l'Assemblée, ce sont eux qui se félicitent de la position du président de la République. Des suiveurs aveugles qui refusent de comprendre que la responsabilité directe de la non-adoption des lois soutenant les municipalités incombe au Général Lourenço lui-même. Que tristeza!
«Le Président de la république est le Chef de l'Etat et de l'Exécutif. Les propositions de lois viennent de l'exécutif. Il est donc de l'intérêt de ceux qui envoient les propositions de lois à l'Assemblée de chercher à savoir si elles sont approuvées ou non. Et en sa qualité de Chef de l'Etat et du Mpla, le Général Lourenço est le superviseur de tous le système qui gère le pays», a ajouté David Mendes. "Puisqu'il est le président du Mpla, pourquoi n'a-t-il pas demandé à son groupe parlementaire d'adopter ces lois?" Manque de volonté politique ou la peur de perdre la face?
Dans ce même ordre d'idées, Manuel Fernandes, du groupe parlementaire de CASA-CE, considère qu'il existe déjà des signes de «Lourencisme» en Angola, similaires au «Eduardisme» de triste mémoire. «Parfois, les dirigeants du Mpla pensent que le peuple est toujours distrait, mais le peuple sait déjà aujourd'hui qui a le couteau et le fromage entre les mains». Le cas de Sâo Vicente, patron des Assurances AAA, époux de Irène Neto, fille de Agostinho Neto, avec 900 millions de dollars dans des comptes cachés en Suisse vient écorcher un peu plus l'image du Mpla..
Dans les pays membres de CPLP (Brésil, Portugal, Mozambique, Sâo-Tomé Principe, Timor Est, Cap-Vert) les élections locales sont ancrées dans leurs coutumes de gestion de la chose publique. Dans ces pays qui vivent cette expérience, les élections locales ont inséré dans les rouages de l'État des hommes et des femmes issus des partis politiques différents. C'est cette différence qui conduit les dirigeants élus à mettre en application le programme politique de leurs partis respectifs et de permettre au peuple de se faire une idée de la capacité des uns et des autres à résoudre les problèmes du peuple. Le Mpla a-t-il peur que l'on compare sa gestion avec celle des autres?
Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.
Edaurdo M.Scotty