mercredi 28 juillet 2021

CHASSEZ LE NATUREL, IL REVIENT AU GALOP.


Nous sommes en 2017. C’est l’année électorale. Trente-six  ans d'une gestion déplorable de José Eduardo dos Santos forcent le peuple, qui était pourtant acquis au Mpla, à souhaiter un changement de système politique dans le pays. Pendant cette année électorale, ce même peuple attend de la part des candidats en lice une offre politique qui tient réellement compte de la situation vécue par la population. À part toutes les autres infortunes plus ou moins supportables , le détournement de fonds publics et la corruption sont considérés par l'opinion publique  comme les deux maux qui gangrènent la société. Vouloir éradiquer ces maux est un engagement auquel adhère massivement les couches populaires. Seulement, extirper ces maux ne peut se faire sans douleur. Surtout quand ce sont les membres du parti au pouvoir qui sont les auteurs de détournements de fonds publics. Qu’à cela ne tienne. Le Mpla tient mordicus le pouvoir et se bat, toutes griffes dehors, pour le conserver. Pour y arriver, pendant la campagne électorale de 2017, le général Lourenço, candidat du Mpla, a pris le risque, sans tenir compte des dégâts collatéraux que pouvaient causer une éventuelle lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics, d’aller dans le sens du peuple, celui de supprimer ces deux maux. C’est ce discours qui lui a valu son élection à la tête de l'État, même s’il y a des doutes au sujet du résultat obtenu.

Nous sommes en 2021. Quatre années au pouvoir ont suffi pour étaler au grand jour les limites du général Lourenço et de son gouvernement. Tous ceux qui croyaient encore en lui ont fini par comprendre que le Mpla n'a pas suffisamment de courage politique pour réformer profondément le pays. Si au début de son mandat le général Lourenço a donné l'impression d'être différent de José Eduardo dos Santos, en bout de course, il s'est essoufflé. Les voleurs continuent à narguer le peuple et les rares filous en prison ne souffrent d'aucune saisie des biens. Quand c'est le cas, personne ne sait où passe l'argent récupéré. L'épuisement du général et la destination inconnue de l'argent recouvré sont des évidences difficiles à nier et à occulter. 

Les Angolais d'aujourd'hui sont différents de ceux d'hier. Ils sont beaucoup plus éveillés. Il est difficile présentement de leur faire admettre que les dirigeants de l'opposition sont des hommes et des femmes  politiques faciles à manipuler et à corrompre. Surtout depuis que  la tentative de corruption d'un responsable de l'Unita a fait chou blanc. Vingt-deux millions de kwanzas (22.000.000 Kzs), est le montant offert par le Mpla  à Demetrios Kokelo Tulumba, un responsable de l'Unita, pour acquérir son allégeance. Heureusement, il y a des consciences qui ne se vendent pas. Cette tentative de corruption est une malheureuse expérience qui met à mal la lutte contre la corruption du général Lourenço. Lutter contre la corruption quand on est soi-même un corrupteur, c'est très compliqué. Depuis que l'Unita a dénoncé cette honteuse entreprise, Bento Bento, le fer de lance du Mpla à Luanda, s'évertue à démentir ce fait, mais le peuple angolais n'est pas dupe. En 46 ans, les Angolais ont appris à connaitre le Mpla. Que ne feraient-ils pas pour conserver le pouvoir? Adalberto Costa Junior leur fait tellement peur qu'ils ont alloué un budget  spécial destiné à l'achat des consciences des membres de l'Unita. Cacuaco et Panguila sont les municipalités visées pour ce genre d'opération. Le taux élevé des chômeurs dans ces deux municipalités fait de ces localités une réserve des frustrés faciles à manipuler. Selon certaines sources à Luanda, Kawiki Sampaio da Costa, dissident de l'Unita, résident à Cacuaco,  aurait reçu du Mpla 50.000.000 Kzs pour couvrir cette opération. Aux dernières nouvelles, Cuide Rosa António, son agent chargé de corrompre les militants de l'Unita, a disparu avec une partie de l'argent. Les jeunes gens auxquels l'argent de corruption était destiné se plaignent de ne pas avoir reçu le montant promis alors qu'ils avaient accompli leur part du contrat. Kawiki et Domingos Pedro, un autre dissident, travaillent avec le général José Tavares Ferreira, selon les médias angolais en ligne. Qui a dit que le Mpla lutte contre la corruption?  Chassez le naturel, il revient au galop.    

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe. 

Eduardo MKS Scotty. 

















lundi 12 juillet 2021

Des promesses, toujours des promesses, rien que des promesses.

Vous connaissez la dernière ? Cette fois, c'est le tramway. Les élections s'approchent et les différents sondages ne sont pas en faveur du Général Lourenço. Partout dans le pays, l'UNITA de Adalberto Costa Junior a le vent en poupe. Dans une tentative désespérée de renverser la tendance, le Mpla promet de construire à Luanda en 2022 quatre lignes de tramway pour résoudre, parait-il, le problème de mobilité dans la ville capitale. Bien sûr, la ville a besoin d'un système de transport public fonctionnel. Or, au vu du vécu des Luandais, l'État n'est pas capable d'offrir à sa population des moyens de tranports publics efficients. C'est une évidence. Une réalité qui est vécue quotidiennement par la population qui risque de se laisser, encore une fois, bercer, à quelques mois des élections, par des promesses alléchantes comme des enfants lorsqu'ils reçoivent de nouveaux jouets. Les Angolais savent ce que valent les promesses du Mpla.  À titre d'exemple, voyons ce qui suit : En août 2014, sous le régime  de José Eduardo dos Santos, le Mpla a lancé l'idée d'un métro à Luanda et à cette époque le gouvernement a promis  que ce métro circulerait en 2016. Nous sommes maintenant en 2021 et aucun tramway ne roule à Luanda. Le deuxième flop est celui du nouvel aéroport de Luanda. Lancé il y a près de dix ans, le projet a couté des millions de dollars, mais jusqu'à présent, rien. La nouvelle raffinerie de Lobito, encore un autre projet dont le budget dépasse déjà les milliards et pourtant personne ne peut affirmer quand les travaux seront terminés. Angosat, le satellite angolais de communication a coûté 300 millions de dollars et quelqu'un peut nous dire où il se trouve présentement ? Des exemples des projets inachevés sont légion en Angola. L'incapacité du Mpla à résoudre les problèmes basiques des Angolais est notoire. Pendant plus de 45 ans qu'ils sont au pouvoir, les mplistes ont fait la démonstration qu'à leur sein il n'y a pas des hommes ou des femmes capables d'apporter des solutions aux problèmes de la population. Bon, ça ce n'est pas nouveau. C'est connu de tous, même à l'étranger. D'ailleurs des personne de haute moralité pensent qu'il est difficile au Mpla de réaliser un projet de cette dimension sans qu'il y ait détournements de fonds publics. C'est dans l'ADN du Mpla. Des maisons construites et laissées à l'abandon à périphérie de Luanda, ça c'est le Mpla!

Le jugement que l'opinion publique porte sur la gestion du Mpla se base aussi sur l'incapacité de ce parti à fournir de l'eau potable, à travers des canalisations, à la population angolaise. Une impossibilité que le Mpla justifie par un manque des moyens financiers compte tenu de la crise que traverse le pays. Si l'État éprouve quelques difficultés financières pour résoudre le problème d'eau à la population, comment peut-on prétendre construire quatre lignes de tramway dont le coût avoisine les 3 milliards de dollars ? Si au bout de 45 ans de pouvoir, le problème de l'eau, de l'énergie électrique, des ordures ménagères, des embouteillages dans les avenues et rues de Luanda n'ont pas trouvé de solutions, je vous laisse imaginer le résultat pour ce grand projet de tramway qui n'est d'ailleurs pas une priorité. Les Angolais ont besoin des meilleures conditions dans les hôpitaux. Ils veulent une réduction du prix du panier de la ménagère. Ils désirent que plus d'opportunités soient accordées aux investisseurs angolais. Ils veulent une amélioration de la qualité de l'enseignement. Ils veulent des emplois. Ils exigent le respect de leurs droits. Ils ont vécu pendant longtemps dans le mensonge et la manipulation, il est temps que ça cesse. Est-ce trop demander? 

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.

Eduardo MKS Scotty. 



















       

dimanche 4 juillet 2021

"Em 2022, o MPLA vai gostar". Qui dit vrai ?


Le MPLA, sans le général Lourenço et tous ses courtisans, reste le MPLA. Mais le général Lourenço et ses courtisans sans le MPLA, ne sont rien. Cette réflexion basée sur une réalité vécue dans le pays laisse présager des jours très sombres pour le Mpla. Le nombre des manifestations des jeunes dans les rues de Luanda et à l’intérieur est une preuve du mécontentement grandissant de la population vis-à-vis du pouvoir en place.  Si le Mpla continue à bénéficier d’une  certaine  sympathie de ses militants, même s’ils n’y croient plus beaucoup, c’est tout simplement parce que la haine a pris le dessus sur l’amour de l’autre. Ce sentiment, très souvent, violent qui pousse à vouloir du mal à l’autre et à se réjouir de son malheur, est une ancienne marque de fabrique du Mpla. La campagne de diabolisation contre le président Adalberto Costa Junior de l’Unita est une démonstration de la capacité de nuisance du Mpla. Abel Chivukuvuku, ex-leader de Casa-ce en sait quelque chose. 

Mais revenons au général Lourenço et à sa cour ; au divorce entre le peuple angolais et le Mpla. 46 ans est le temps que les Angolais ont supporté, malgré eux, les caprices des dirigeants du Mpla. Au début ils ont cru que c’était pour leur bien. Au fil des années, ils se sont rendu compte que tout n’était que manipulation. Le départ de José Eduardo dos Santos, et de sa famille, du pouvoir leur est vendu comme la solution aux problèmes du pays. Pendant la campagne électorale de 2017, la lutte contre la corruption, la transformation de Benguela en Californie d’Afrique, la création de 500.000 emplois, la libéralisation de l’espace politique, le respect des libertés fondamentales, l’amélioration de la vie sociale sont autant d’enjeux que le Mpla, à travers son candidat, a mis sur la table pour réalisation. Le temps étant l’ennemi du mensonge, quatre ans après les camarades du Mpla sont incapables de tenir ne fut-ce qu’une de leurs promesses. Prudents, malgré ces évidences, les partis de l’opposition étant tenus au respect de la constitution font profil bas pour ne pas donner le flanc au Mpla. À leur place, bien que timidement, c'est la rue qui s’est réveillée et des manifestations ont commencé à Luanda et à l’intérieur du pays. Des démonstrations populaires qui se sont soldées par des morts et des dizaines de blessés. Les massacres de Canfufo sont un exemple  criant. Acculé par la réprobation populaire, le Mpla fait appel à sa machine de propagande: un certain “ comité psychologique” monté pour juguler la rue et calmer l’opinion nationale. Mais rien n’y fait. On recourt  alors à la vieille garde qui était sur la touche car le parti a besoin d'un peu de vigueur dans ses rangs. On revoit revenir aux affaires Bento Bento, Bento Kangamba et tous les "eduardistes" écartés au début du mandant pour incompatibilité.  Même avec ce renfort, la mayonnaise ne prend pas. Les meetings organisés, alors que le pays est en confinement à cause du covid-19, n’attirent pas beaucoup de gens. On dirait que la population a cessé de croire aux balivernes de ses dirigeants. L’impopularité grandissante de Joâo Lourenço et sa cour ne suffisant pas, Lussaty, avec ses valises pleines d’argent, est la goutte qui vient déborder le vase. Cette fois, le divorce est consommé. Dans toutes les bouches on entend plus que “em 2022, o MPLA vai gostar”. Cette promesse de faire  tomber le Mpla en 2022 est un souhait qui se transmet de bouche à l'oreille  et se cristallise dans l'opinion publique.  La montée en puissance de l’Unita dans l’opinion donne beaucoup d'espoir aux combattants pour le changement. 

On n'en parle peut-être pas assez, mais la fraude électorale est à nos prtes. Un lion bléssé est toujours imprévisible dans ses réactions. Le Mpla n'est pas prêt à lâcher le pouvoir. À une question d'un diplomate  étranger au secrétaire national du Mpla sur la disposition du Mpla de quitter le pouvoir en cas de victoire électorale de l'opposition, Pombolo, prit de court, n'a pas su répondre. C'est une attitude qui en dit long. Si l'on part du principe que la fraude électorale s'organise plusieurs mois avant les élections, la nomination très contestée du président de la CNE est un signe qui ne trompe pas sur les intentions du Mpla. Povo angolano zibula meso. 

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.

Eduardo MKS Scotty.