Il est loin, très loin, le temps où tous les Angolais, y compris ceux des partis politiques de l'opposition, étaient derrière le président Joâo Lourenço. C'était en 2017, JLo venait d'être "élu". Il était à peine Président de la République, car José Eduardo dos Santos était encore à la tête du Mpla. Porteur de l'espérance d'une vie meilleure, JLo incarnait alors le changement que le peuple attendait depuis des années. Dès ses premiers pas, des signes d'ouverture, timides, certes, sont observés dans la manière de conduire le pays. À la grande surprise de tous, le bicéphalisme que l'on craignait à la tête de l'État s'était avéré bénéfique dans la gestion de la chose publique. Eloigné de l'influence de son parti, JLo, jusqu'en 2019, a fait preuve de beaucoup de pragmatisme. Hélas! c'était trop beau pour être vrai. Les faucons du parti, pour des raisons inavouées, ont exigé le départ de JES de la direction du Mpla et son remplacement par JLo.
Comme on pouvait s'y attendre, le congrès organisé par le Mpla a enfanté d'un scénario identique au précédent, à une différence près, cette fois, c'est à un militaire que l'on confie tous les pouvoirs du pays. D'ordinaire, les militaires arrivent au pouvoir à la suite d'un coup d'état. En Angola, le pays étant considéré comme une prise de guerre, la présence d'un soldat, issu de la guerre de libération, au pouvoir n'a pas vraiment surpris même si cela a suscité quelques inquiétudes. D'ailleurs, il n'a fallu que deux ans pour que le naturel revienne au galop. Un militaire, même démobilisé, reste toujours un militaire. Aucune finesse dans sa manière d'aborder certains sujets. Aucun sens de dialogue. Dans ses échanges, il raisonne toujours en terme de victoire ou de défaite. Le DÉBAT étant un examen contradictoire avec un ou plusieurs interlocuteurs, le militaire s'y perd et verse rapidement dans la violence. Le seul langage qu'il connait, c'est celui des armes. À la moindre contrariété, il mobilise les troupes et accuse les autres de vouloir faire la guerre. Un manque d'arguments qui détermine son incapacité à vouloir accepter la différence. Vu sous cet angle, le refus de JLo de débattre avec ACJ n'étonne pas. Son manque de charisme et d'éloquence ne le favorise pas devant un ACJ habitué à la politique.
C'est vrai, le DÉBAT n'est pas une obligation constitutionnelle, mais c'est une plus-value dans la consolidation de la démocratie. Si l'Angola est un pays réellement démocratique, alors...
Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.