samedi 4 février 2023

PARLONS-EN SANS TABOU.


Sobamasoba signifie, en kikongo, un ardent désir, un profond souhait du changement. Dans le cas qui concerne ce blog, il s'agissait du changement en Angola. Pendant toutes les années qui ont précédé les élections de 2022, tous les éléments étaient réunis pour que le désir du souverain primaire soit réalisé. Seulement, le moment venu, l'alternance  tant attendue n'a pas eu lieu. La Commission nationale électorale et le Tribunal constitutionnel en ont décidé autrement. Les résultats sortis des urnes ont été très intelligemment manipulés au profit du parti au pouvoir. En restant dans les limites de l'acceptable, 51,70% des voix ont  été attribués au Mpla. Juste ce qu'il fallait pour paraitre crédible aux yeux des opinions nationale et internationale. À Luanda, l'euphorie à laquelle la population était habituée après une victoire électorale du parti au pouvoir n'était visiblement pas au rendez-vous. Humilité ou gêne? Peu importe. Cela appartient aujourd'hui au passé. Et l'avenir, que nous réserve-t-il? Apparemment, rien d'intéressant. Car, voyons...La politique se construit à partir de récits fonctionnels qui établissent entre eux les fondements d'une bonne gouvernance. Or, il existe trois indicateurs qui servent de soubassement à une bonne gérance. Ce sont : la CRÉDIBILITÉ, la PRÉVISIBILITÉ et la STABILITÉ. 

Ces indicateurs sont des éléments d'équilibre  qui participent à la pratique d'une bonne administration sous le leadership d'un leader compétent. Est-ce le cas pour l'Angola? J'en doute fort. Car, il est de notoriété publique qu'au cours des très dures 47 années qui ont suivi l'indépendance, les Angolais ont connu trois Présidents de la république, tous adversaires de la démocratie et également ennemis d'un État de droit. Malgré leur impopularité et illégitimité, (ils n'ont jamais été élus), l'arrogance et le sentiment de supériorité les ont toujours conduit dans leur dérive  au point où le dernier en date et ses amis ont systématiquement prêché la guerre pendant la campagne qui a précédé les élections de 2022. Pourquoi un tel langage vingt ans après la fin du conflit armé qui a opposé l'Unita au Mpla? En cherchant très bien, on trouve que la vraie raison est objectivement liée à la peur qui les terrifie à l'idée d'organiser les élections locales. La gifle reçue aux législatives a laissé une profonde marque malgré le semblant de sérénité affichée. Dans ces circonstances, les Angolais sont face à un parti au pouvoir dirigé par un Président de la république acculé qui, dans ses divagations, entraîne toute la société sur une pente dangereuse. Un coup, c'est la réforme administrative territoriale décriée par l'opinion publique, un autre coup, ce sont les menaces contre l'Unita. Finalement, les cinq premiers années du mandat de JLo n'ont servi à rien? À l'assemblée nationale, le Mpla continue à mépriser l'apport de l'opposition. Le débat sur le Budget de l'État (OGE) est une illustration de l'insolence du pouvoir. 

L'Unita n'est pas l'ennemi du Mpla. C'est juste un parti adversaire qui poursuit le même objectif que le Mpla, mais qui est porteur d'un projet de société différent de celui du Mpla. Vouloir faire croire à l'opinion publique que l'Unita est porteur d'un projet toxique pour le peuple est un mensonge grossier. D'ailleurs les vrais résultats des dernières élections le prouvent à suffisance. Pourquoi alors s'obstiner à utiliser une recette qui ne donne pas des fruits? Certains "colombes" au sein du Mpla, sans l'exprimer publiquement, envisage la possibilité d'associer des cadres de l'opposition à la gestion de la chose publique. Le Mpla a montré ses limites. Il n'y a aucune honte à gérer le pays avec d'autres cadres issus de la société civile ou de l'opposition. Ils ne seront peut-être pas d'accord sur tout, mais sur l'essentiel un consensus est possible. Pourquoi cette obstination à vouloir gouverner seul? Pourquoi? Le philosophe Joseph Basile disait:" Celui qui sait enseigne pour faire savoir, et celui qui ne sait pas apprend pour s'enrichir et tous les deux se hausser ainsi ensemble."  L'Unita détient peut-être la solution à nos problèmes, pourquoi ne pas l'associer à la gestion du pays? Les élections de 2022 nous ont   donné la réponse. Le peuple souhaite voir l'Unita au pouvoir. La voix du peuple, c'est la voix de Dieu. Ecoutez-la. 

Sans tabou.