La semaine qui vient de s’écouler
a été très riche en émotion dans notre pays. Après une importante réunion du
Bureau politique du Mpla, réunion au cours de laquelle le président Dos Santos
a exprimé son intention de ne pas briguer un autre mandat à la tête de l’État,
c’est au Comité central du même parti qu’est échue quelques jours après la
décision d’entériner non seulement le choix du leader du Mpla, mais d’avaliser
aussi la nomination de Joâo Lourenço (ministre de la Défense et vice-président
du Mpla sur la photo) et Bornito de Sousa ( ministre de l’Aménagement du territoire) comme
têtes de liste du Mpla aux élections de 2017. À l’annonce de cette nouvelle,
beaucoup d’Angolais se sont réjouis du fait que cette fois, Dos Santos a tenu
parole. Erreur. Dos Santos ne se retire pas de la scène politique par sa propre
volonté, il y est contraint par ses médecins. Depuis un certain temps ses
visites médicales à Barcelone sont devenues très fréquentes, signe d’une rapide
dégradation de sa santé. Les responsabilités à la tête de l’État exigent que le
patron soit en bonne santé physique et mentale. Ne pouvant plus répondre à
cette condition, Dos Santos, malgré lui, a décidé de céder sa place au tandem proposé
par le BP de son parti.
Le peuple a-t-il raison de se
réjouir du retrait de Dos Santos ? Si c’est vrai que le président Dos
Santos a toujours été un problème pour notre pays, le système qu’il a installé
dans le pays pendant les 37 années de règne l’est autant. Lui partit, le Mpla et
le système resteront en place avec leurs méthodes répressives. D’ailleurs,
depuis quelques jours nous assistons à un conditionnement de l’opinion
publique. En lisant les nouvelles sur les sites d’informations du gouvernement,
on a l’impression que la monarchie est en train de s’organiser pour couronner
le successeur du roi. Et les élections en 2017 ? Qui nous dit que le Mpla
va les gagner ? La fraude électorale serait-elle déjà organisée ? Dos
Santos et ses amis ont un bilan à défendre, et à ce que je sais, il n’est pas
très brillant. Si Dos Santos dans les années 80 bénéficiait d’un important
soutien populaire dans le pays, au cours de cinq dernières années, il a connu
une période de dépérissement de son image. Un dépérissement lié à une
ascendante impopularité au sein de la jeunesse qui, à travers les réseaux
sociaux, l’accuse d’être un président qui recourt aux forces de la police pour
opprimer tous ceux qui critiquent sa longévité au pouvoir. Les scandales de
corruption et le népotisme ont été très préjudiciables à ses 37 années de règne.
Je me demande si l’opinion lui pardonnera toutes les injustices commises
pendant son long mandat.
En écrivant ces lignes, je m’interrogeais
sur la lecture que font les Angolais de la situation politique dans leur pays. Il
y a ceux qui comme des moutons suivent le berger sans se poser des questions,
mais il y a aussi d’autres, comme vous et moi, qui cherchent à comprendre le
pourquoi de ce qui se passe dans le pays. Parce qu’aussi incroyable que cela
puisse paraître, peut-être vous ne la saviez pas, il y a des irréductibles dans
les rangs du Mpla. Parmi eux, il y a des intraitables comme Manuel Helder
Vieira Dias ou le Général José Maria qui
croient que le président, quel que soit son état de santé, ne peut pas quitter
le pouvoir. Pour eux, le départ de Dos Santos signifierait la fin de leurs
privilèges. D’ailleurs, pour montrer leur attachement à ces privilèges, à la
réunion du Comité central, Manuel H.V.Dias a poussé Kundi Paihama, le fidèle
parmi les fidèles, et Joanes André à organiser à l’intérieur du
parti un front des faucons opposés au retrait de la vie politique du président
Dos Santos. C’est vraiment dommage pour lui que la tentative n’ait pas réussi.
Toutefois, cela n’a pas empêché le puissant Général Zé Maria de tenter de prendre
le président par les sentiments. « S’il s’en va, je m’en vais aussi »
a-t-il confessé aux officiers de son service (source club-k.net) alors qu'il est déjà sur la liste des officiers qui iront à la retraite dans quelques mois. Voilà le genre d'officiers à qui les Angolais ont confié leur destin. Pitoyable. En tout cas,
nous savons maintenant que pour lui, entre Dos Santos et l’Angola,
le choix est clair. Alors, je me pose la question de savoir : Au service
de qui était-il pendant toutes ces années ? Dos Santos, serait-il à ses
yeux, plus important que l’Angola ? Les masques vont tomber.
Sobamasoba, l’analyse politique
qui informe.
Eduardo Scotty Makiese.
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