lundi 7 décembre 2020

ECHEC/FIASCO : J.Lourenço rencontre les jeunes angolais dans toute leur diversité. Pour quel résultat?

Ils étaient plus de cent. Des jeunes issus des horizons divers. Tous  invités par le Général Lourenço. Les manifestations du 24/10 et 11/11/2020 avaient fait mouche. La rue a parlé et le Général a réagi. Il fallait éviter que l’image du Mpla soit trop écornée dans l’opinion. D'où l'idée de réparer les dégâts. C’est à Talatona, le 26/11, dans la banlieue de Luanda que le pouvoir se présente face à la jeunesse. Un show  souhaité par le président. Une élucidation exigée par les jeunes. Si le cadre est choisi par Joâo Lourenço, les sujets de la discussion sont laissés à la convenance des participants. Pas d’orientation, aucun sujet tabou. Seules sont exigées la clarté et la précision. Après 45 ans au pouvoir, le Mpla se trouve à la croisée des chemins. Sa politique est illisible. Communiste ou social-démocrate, le jeu est flou. Les jeunes, fatigués de l'indifférence des ainés montent au créneau. Ils sont excédés par le paternalisme du Mpla. Face au Général Lourenço, la duplicité n’est pas admise. C'est pendant ce face-à-face que le clivage apparait. Les pro-Mpla et les radicaux. Les premiers encensent. Les seconds attaquent de front. Les jeunes proches du Mpla ont, tout de suite, choisit leur camp. Les modérateurs aussi. Au cours des échanges, parfois musclés, le discours courtois du président au début est devenu progressivement  agressif. Offusqués, les jeunes radicaux se sont senti offensés. Méprisés, à la limite. Leurs préoccupations ne trouvant pas des réponses, ils se sont inclinés (?). 

Ils étaient plus de cent. Ils n'avaient pas tous les mêmes motivations. Ni le même courage. Mais tous, face aux violences policières subies, espéraient  entendre  des excuses de la part du chef. Inocência de Matos est mort assassiné par "le pouvoir populaire" au cours d'une manifestation. Un petit mot à son sujet aurait décrisper l'atmosphère. Mais hélas! Comme à l'époque de Dos Santos, le Général n'a aucun respect pour les jeunes. En réponse à leurs préoccupations, c'est l'arrogance, le mépris. La marque du Général Lourenço. Ce qui explique que l'indignation populaire  n'a jamais été aussi élevée. Le Général le sait. Au regard de l'opinion publique, il a perdu sa honte. Ceux qui l'obéissent n'ont plus beaucoup  de respect pour lui. Que des promesses faites. Que des engagements non tenus. Même l'an 2021 ne sera pas l'année des élections locales. Le pays, selon JLo, ne réunit pas les conditions pour les organiser. Encore une fuite en avant. 

Ils étaient plus de cent. Les intervenants étaient choisis suivant un critère fixé par le Général. L'activiste Nito Alves n'était pas repris sur la liste. Trop radical? Peut-être. Victime de la brutalité policière, les participants attendaient son intervention. Le Général en avait décidé autrement. Peur d'entendre la vérité? La vérité sur les méthodes de sa police ? La police qui tire sur le peuple pendant que le Général président inaugure un hôtel de luxe à l'autre bout de la ville ? Attitude méprisante.    

 Ils étaient plus de cent. Leur rencontre avec Joâo Lourenço est un échec. La montagne a accouché d'une souris. Ni l'arrogance, ni le mépris n'ont eu raison de la détermination des jeunes. Leurs exigences : -Date des élections locales,- Baisse des prix des produits de bases, -Dépolitisation des institutions publiques,-Révision du budget attribué à l'éducation et à la santé,- Libération de la communication sociale,- Exonération de Edeltrudes Costa de la présidence pour corruption,- Encadrement des manifestations selon la constitution, et Réorganisation de la commission électorale. Si ces exigences ne sont pas légitimes, alors...

Et vous qu'en pensez-vous? 

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe. 

Eduardo M.Scotty




      











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