À Cafunfo, la police du Mpla sous les ordres du commandant Paulo de Almeida, un homme de confiance de Joâo Lourenço, a fait un carnage. Jamais dans l'histoire de l'Angola une manifestation ne s'est terminée dans un bain de sang comme ce fut le cas le samedi 30/01/2021. Le seul péché commis par les manifestants est d'être membres du Mouvement du Protectorat de Lunda Tchokwe. Un mouvement qui, à tort ou à raison, réclame une certaine autonomie politique et administrative pour la région des Lunda. Est-ce un motif suffisant pour retirer à certains d'entre eux le droit à la vie? Les assassiner froidement? Si aujourd'hui des réclamations de ce genre viennent perturber le climat politique dans le pays c'est parce que ces peuples ne trouvent pas leur compte dans la manière dont le pays est gouverné. Et si, en plus, la police se met à les tuer, alors il ne faut pas s'étonner qu'ils s'organisent et répondent à la violence par la violence. Il est de notoriété publique que le Mpla n'a aucune culture du dialogue. Le cas du Cabinda est là pour le prouver. Les images des policiers piétinant les cadavres des jeunes abattus ont choqué l'opinion. Même le ministre de la Justice, Francisco Queiroz, a admit que la police avait violé les droits humains des manifestants à Cafunfo. Nonobstant cette honnêteté du ministre, Paulo de Almeida, un pur produit du Mpla, est venu tenir à la presse des propos désobligeants envers la population de Lunda Nord. Des propos qui ne sont pas de nature à apaiser les esprits. Des déclarations qui, de l'avis de l'opinion publique, prouvent deux choses: soit le Général Lourenço n'a aucune autorité sur ses subalternes, soit il est complice du massacre de Cafunfo. Or, le conflit, si conflit il y a, contient en lui-même sa solution.
Le sadisme du pouvoir ne s'arrête pas là. De source sûre, des proches des victimes des affrontements de samedi dernier à Cafunfo, se plaignent de la disparition d'une vingtaine de corps de la morgue, vraisemblablement, enlevés dans la nuit de dimanche à lundi. Ces familles réclament les corps de leurs proches assassinés et affirment que la disparition de leurs corps vise à maintenir le nombre de sept morts, évoqué par les autorités, pour perturber l'enquête parlementaire.
"Nous avons l' information selon laquelle plus de 20 corps ont été retirés la nuit de la morgue et jetés dans la rivière Cuango, nous savons également que les personnes gravement blessées qui se trouvaient à l'hôpital de Cafunfo ont été retirées et envoyées dans un avion à Dundo", a déclaré un activiste , qui accuse également la police de "ne pas vouloir remettre les corps aux familles".
Les autorités locales refusent de fournir des informations sur les événements du 30. Devant cette opacité, les jeunes de la province de Namibe se sont mobilisés pour une veillée de protestation contre les meurtres à Cafunfo, le jeudi 4 février, à la Place Espírito Santo, selon VOA César Carlos , l'organisateur de l'initiative. À Luanda, les jeunes ont aussi battu le pavé.
À l'assemblée nationale, le Groupe parlementaire de l'UNITA, qui a été empêché de se rendre à Cafunfo, a condamné l'insensibilité de l'exécutif angolais à la mort de citoyens angolais, simplement parce qu'ils pensent différemment, remettant en cause le pluralisme d'expression et d'opinion, qui sont les fondements de l'état de droit démocratique. L'autonomie politique et administrative comme solution ne signifie pas forcément le démembrement du territoire national, mais l'un des moyens de résoudre une situation qui parait complexe comme c'est le cas au Cabinda.
Au regard de ce qui s'est passé à Cafunfo, affirmer que le socialisme communiste du MPLA n'est pas encore complètement mort et que quiconque pense différemment en Angola est considéré comme un ennemi de la paix, est une hérésie?
Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.
Eduardo M.Scotty
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