En politique, tous les coups sont permis, dit-on. C'est de bonne guerre. Les adversaires, sur une scène politique, s'épient et se jaugent. C'est au plus au malin d'écrabouiller l'autre. Dès 1975, le MPLA qui refuse d'appliquer les accords de Alvor et proclame unilatéralement l'indépendance de l'Angola, craint déjà une possible coalition FNLA-UNITA. Au lendemain de l'accession du pays à sa souveraineté, le MPLA s'évertue sans succès à éliminer militairement l'UNITA qui représente un poids électoral important. Le FNLA s'étant éloigné de sa base naturelle ne constitue plus un danger pour le MPLA. La guerre civile qui dure plus de 27 ans sans réel vainqueur conforte le MPLA dans l'idée de bipolariser la scène politique angolaise. Dans ce schéma qui émerge de l'imaginaire collectif du MPLA, le FNLA ne figure pas. La mort de Holden Roberto en 2007 sonne le glas du FNLA et facilite le plan du MPLA de vouloir faire disparaitre définitivement ce parti historique. Un malheureux concours de circonstances fait que la succession à la direction du FNLA ne se passe pas dans les meilleures conditions. Le parti ayant deux vice-présidents, Ngola KABANGU et Lucas NGONDA, les deux se disputent violemment la direction du FNLA au point où il y a eu mort d'hommes. Le MPLA profite de la confusion qui s'installe au sein du FNLA pour s'inviter dans le débat. Puisque Ngola KABANGU est contesté par une partie de la direction du FNLA, le MPLA joue la carte de Lucas NGONDA qui parait facilement corruptible et, à travers des arrêtés du Tribunal constitutionnel, l'impose durablement à la tête du FNLA. Malgré les protestations des militants proches de Ngola KABANGU, Lucas NGONDA, qui pourtant accuse un grand déficit de popularité au sein du parti, refuse toutes négociations avec l'autre camp et aux élections de 2012 le MPLA "attribue" 2 malheureux sièges au FNLA et 1 seul en 2017. Juste pour que le FNLA ne sombre pas dans l'oubli. C'est un désastre politique. Cette manière de vouloir éliminer ses adversaires politiques en les poussant à disparaitre est une spécialité du Mpla. La même stratégie est employée pour "tuer politiquement" Abel CHIVUKUVUKU. Adalberto Costa Junior, leader de l'UNITA, est dans le viseur de ce parti dominant. Tout homme politique qui refuse de faire allégeance au MPLA est un homme à abattre. Lucas NGONDA, devenu leur allié, continuera à bénéficier d'un siège au parlement. C'est pour cette raison que le congrès du FNLA prévu pour le mois de juillet est reporté par le Tribunal constitutionnelle pour permettre à Lucas NGONDA de demeurer à la tête du FNLA. Un éventuel changement perturberait la relation existant entre le MPLA et le FNLA.
Pour remédier à cette situation, le FNLA doit revenir à ses fondamentaux. Rajeunir la direction du parti et respecter les partis qui, à sa fondation, ont constitué la colonne vertébrale du FNLA. Eviter de commettre les mêmes erreurs que Holden Roberto dans la gestion du parti. Des erreurs qui ont conduit à la défection des cadres issus du PDA et de ALIAZO. Le FNLA n'est pas l'affaire de seul UPA. Le respect des autres est très important.
C'est comme ça, et seulement comme ça, que le FNLA pourra renaitre de ses cendres.
Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.
Eduardo MKS Scotty.
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