samedi 8 avril 2023

"FICA EM CASA" ou "VILLE MORTE" : LA POLICE EST RESTÉE SUR SA FAIM.

Quelque soit la hauteur d'une montagne, il y a toujours un chemin pour arriver au sommet. Aucune  pierre ne peut rester au dessus d'une autre éternellement. Un jour, elle finit par tomber. Dans l'histoire des peuples, à travers le temps, des réflexions de ce genre se sont avérées justes. Les soulèvements  populaires sur le vieux continent,  la chute des  puissances coloniales sur le continent africain,  les printemps arabes,  sont des manifestations qui corroborent l'exactitude de ces réflexions. Pourtant, il existe encore  des gens qui ne croient pas à l'effectivité de cette profonde sagesse. Il y a un temps pour tout. Les régimes politiques qui ont voulu s'éterniser au pouvoir ont fini par tomber un jour. Le contraire ne s'est jamais vérifié. Tout a une fin. À mi-parcours de son deuxième mandat, le Général Joâo Lourenço, en Angola, se trouve exactement dans la même situation. Sa majorité relative à l'Assemblée nationale ne lui laisse pas assez de marge de manoeuvre. Le Mpla dont il est aussi le président se trouve  à un croisement de chemins. La crise interne au sein du Mpla ne présage rien de bon. La montée en puissance des activistes en Angola et dans la diaspora est un indicateur sérieux de l'échec des politiques publiques du Mpla. Pour la première fois dans l'histoire du pays, les Angolais ont massivement participé dans plusieurs villes à une "ville morte". Pendant une journée, tout s'est pratiquement arrêté. C'est un message très fort en direction du pouvoir à Luanda. Et, le message a été très bien reçu. Pour preuve: La convocation adressée par  JLo aux anciens de son parti au lendemain de la "ville morte. Sans filtre les vieux dinosaures du Mpla ont fait part de leurs inquiétudes au président Lourenço. Il les a écouté, mais les a-t-il entendu? Le peuple est fatigué des promesses.  Le Mpla est devenu un parti politique sans boussole.  Joâo Lourenço ignore-t-il les problèmes auxquels est confronté la population angolaise?  Malgré la présence à ses cotés d'un Conseil de la république, d'un Conseil économique et social, et aujourd'hui d'un Conseil des anciens du parti, Joâo Lourenço est-il capable de trouver des solutions au mal angolais? Le bruit des casseroles entendu à Luanda est-il un signe précurseur du changement? 

Toutes ces questions font ressurgir dans le débat la nécessité d'une révision constitutionnelle. Une vraie. Une modification qui doit nous conduire d'abord  au changement  du mode d'élection du Chef de l'État et, ensuite,  à la fin du système qui fait de la "tête de liste" du parti gagnant, un Chef de l'État de fait. Quand Joâo Lourenço consulte ses vieux camarades du parti, en quelle qualité le fait-il ? En qualité de Président de la République ou de président du Mpla? Cette  situation imposée par la constitution atypique prête à confusion.  D'ailleurs, de l'avis de l'opinion publique, le cumul de ces deux fonctions pose un problème d'arbitrage. Le Président de la République doit être un homme au- dessus de partis politiques afin que le moment venu il puisse apprécier  en toute liberté les diverses propositions émanant de la société. Or, dans ce cas précis, le Chef de l'État a quelques difficultés à dissocier les deux fonctions. Quand on sait que son parti connait une crise interne aïgue qui dure depuis le début de la lutte contre la corruption entre les "eduardistes" et les "lourencistes", la conclusion est facile à tirer. 

La chute d'un régime est l'aboutissement d'un processus qui prend ses origines dans des actes que souvent le pouvoir méprise. La "ville morte" qu'a connu le pays dernièrement est-elle la continuation de la procédure qui a commencé aux dernières élections?  Tombera-t-il aujourd'hui? Tombera-t-il demain? C'est qui est certain, est qu'il tombera. Fragilisé et vomi,   le souhait populaire est que le Mpla cède le pouvoir à un autre parti et que qu'une alternance paisible soit possible. Après un demi-siècle, le Mpla et son président ont montré leurs limites. À quand la prochaine "ville morte"? L'Angola, une poudrière comme disait Pepetela?  

Parlons-en. 






















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