La précampagne électorale,
conduite et rythmée par le Mpla, occupe sans discontinuer depuis quelque temps
l’espace médiatique en Angola. La radio et la télévision nationale, les seuls médias
qui couvrent toute l’étendue du territoire national, sont mobilisés pour faire
l’apologie du parti au pouvoir. À l’opposition, le ministère de la Communication
n’accorde que quelques minutes d’antenne. Vu de l’étranger, cette présence
(très éphémère) des partis de l’opposition dans ces médias,
publics de surcroit, accorde un substantiel crédit au processus électoral
angolais. Ce fut pareil en 2012, lorsque la CNE (commission nationale
électorale), organe chargé d’organiser les élections, s’est départie de sa neutralité pour épouser la
position dominante du Mpla. Une posture qui, hier et aujourd’hui, complique la
CNE dans sa recherche des arguments susceptibles de convaincre l’opinion de sa
crédibilité compte tenu de son allégeance au Mpla. Devenue une lamentable
courroie de transmission du pouvoir du palais présidentiel, la CNE voit sa
confiance dans la population s’estomper chaque jour un peu plus. Le choix de
l’agence SINFIC (Système d’informations industrielles et consultations) dans
l’organisation technique des élections n’a apporté, me semble-t-il, aucun
crédit ou garantie de l’indépendance de la CNE. La raison ? La SINFIC est
une entité purement angolaise, contrairement à ce que la CNE tente de faire
croire, dirigée et financée par des caciques du Mpla pour proclamer, le moment
venu, les résultats électoraux en faveur de leur parti. Voilà pourquoi l’UNITA,
premier parti d’opposition en Angola, a appelé ses militants et sympathisants à
une grande marche de protestation qui a eu lieu, avec beaucoup de succès
dit-on, dans plusieurs villes d’Angola. Pour la première fois, un parti
d’opposition, l’UNITA, a tordu le cou, grâce à un meilleur encadrement de sa
manif, aux idées préconçues selon lesquelles les manifestations sont synonymes
de désordre public. La Police nationale a reconnu, même à termes voilés,
l’esprit patriotique des manifestants. C’était le samedi dernier. Pendant cette
marche, l’image de Danillo dos Santos était très fraiche dans les esprits.
Danillo, le fils du président Dos Santos ; celui qui a jeté par la fenêtre
500.000€ en achetant une collection des photographies de HURREL Georges.
D’autres disent qu’il a acheté une montre. À 500.000€ ? Voulait-il
impressionner Wil SMITH avec qui il s’est fait photographier ou n’avait-il
aucune notion de la valeur de la somme qu’il déboursait ? Quand on sait
que les hôpitaux en Angola manquent des seringues, des compresses et autres
produits pharmaceutiques, les 500.000€ pouvaient servir à alléger les
souffrances de plusieurs enfants internées dans les hôpitaux en Angola. Quel
gâchis !
En cette fin de mandat,
décidément les enfants Dos Santos n’apportent que soucis et tracas à leur
géniteur. Depuis sa nomination à la tête de la SONANGOL (société nationale
angolaise de pétrole), Isabel dos Santos, à cause de sa mauvaise gestion, est
en train de conduire la société à la ruine. Selon certains cadres de Sonangol,
la gestion d’Isabel est faite à distance sous la supervision des consultants
portugais qui n’ont, parait-il, aucune connaissance du secteur pétrolier. Résultat :
situation désastreuse. Pour preuve : le 17 mai 2017, Isabel dos Santos
s’est rendue au Ministère des Finances pour solliciter un prêt de 3.000.000.000$
de dollars américains destinés au renflouement des caisses de la Sonangol. Vu
l’état des finances du pays, le prêt lui a été refusé. Ni ses menaces ni sa
colère n’ont intimidé le ministre chargé des finances. L’inexplicable attitude d’Isabel nous conduit
à nous interroger : La Sonangol serait-elle en train de sombrer? En tout
cas, cette entreprise d’État connait des jours très sombres. Dans sa balance de
payement, selon certains experts, le passif est de loin supérieur à l’actif. Le
déséquilibre dans ses comptes est tellement évident que l’on parle de
corruption au sein de ce fleuron de l’économie angolaise. Et lorsqu’il y a
corruption, le scandale n’est pas très loin. Je vous rappelle ici que la
corruption a atteint tous les secteurs de la société angolaise. Et dans cette
dépravation qui s’est installée dans le pays, Fernando Piedade NANDÓ, l’actuel
président de l’Assemblée nationale est une des personnes dont le nom n’a jamais
apparu pas sur la liste des corrompus de la république. Mais voilà que
dernièrement son nom est cité comme étant à la base du scandale d’acquisition
de 250 voitures de marque LEXUS, modèle LX570 (coût total d’acquisition :
78.000.000 dollars américains). Des voitures achetées pour les membres de
l’Assemblée nationale qui seront élus au mois d’août 2017. Il s’agit ici d’un
cas de corruption anticipée. Au moment où le pays traverse une importante crise
financière, donner son aval pour autoriser un achat d’un tel montant est tout
simplement scandaleux. À moins que la commission soit très conséquente pour
celui qui a avalisé l’achat. NANDÓ a-t-il lu les signes du temps et pris une
longueur d’avance pour se constituer un pactole pour les jours à venir ?
La réussite de la manifestation de l’UNITA est un signe qui ne trompe pas. Même
en convalescence, le président Dos Santos de retour à Luanda après 28 jours
passés dans un hôpital en Espagne a surement apprécié la réprobation exprimée
par son peuple au sujet des irrégularités de la CNE. Et vous, avez-vous aussi apprécié?
« Sobamasoba » souhaite
au président Dos Santos un prompt rétablissement.
Sobamasoba, l’analyse politique
qui informe.
Eduardo Scotty M.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire