mercredi 7 juin 2017

La vérité affranchit..


La précampagne électorale, conduite et rythmée par le Mpla, occupe sans discontinuer depuis quelque temps l’espace médiatique en Angola. La radio et la télévision nationale, les seuls médias qui couvrent toute l’étendue du territoire national, sont mobilisés pour faire l’apologie du parti au pouvoir. À l’opposition, le ministère de la Communication n’accorde que quelques minutes d’antenne. Vu de l’étranger, cette présence (très éphémère)  des  partis de l’opposition dans ces médias, publics de surcroit, accorde un substantiel crédit au processus électoral angolais. Ce fut pareil en 2012, lorsque la CNE (commission nationale électorale), organe chargé d’organiser les élections, s’est  départie de sa neutralité pour épouser la position dominante du Mpla. Une posture qui, hier et aujourd’hui, complique la CNE dans sa recherche des arguments susceptibles de convaincre l’opinion de sa crédibilité compte tenu de son allégeance au Mpla. Devenue une lamentable courroie de transmission du pouvoir du palais présidentiel, la CNE voit sa confiance dans la population s’estomper chaque jour un peu plus. Le choix de l’agence SINFIC (Système d’informations industrielles et consultations) dans l’organisation technique des élections n’a apporté, me semble-t-il, aucun crédit ou garantie de l’indépendance de la CNE. La raison ? La SINFIC est une entité purement angolaise, contrairement à ce que la CNE tente de faire croire, dirigée et financée par des caciques du Mpla pour proclamer, le moment venu, les résultats électoraux en faveur de leur parti. Voilà pourquoi l’UNITA, premier parti d’opposition en Angola, a appelé ses militants et sympathisants à une grande marche de protestation qui a eu lieu, avec beaucoup de succès dit-on, dans plusieurs villes d’Angola. Pour la première fois, un parti d’opposition, l’UNITA, a tordu le cou, grâce à un meilleur encadrement de sa manif, aux idées préconçues selon lesquelles les manifestations sont synonymes de désordre public. La Police nationale a reconnu, même à termes voilés, l’esprit patriotique des manifestants. C’était le samedi dernier. Pendant cette marche, l’image de Danillo dos Santos était très fraiche dans les esprits. Danillo, le fils du président Dos Santos ; celui qui a jeté par la fenêtre 500.000€ en achetant une collection des photographies de HURREL Georges. D’autres disent qu’il a acheté une montre. À 500.000€ ? Voulait-il impressionner Wil SMITH avec qui il s’est fait photographier ou n’avait-il aucune notion de la valeur de la somme qu’il déboursait ? Quand on sait que les hôpitaux en Angola manquent des seringues, des compresses et autres produits pharmaceutiques, les 500.000€ pouvaient servir à alléger les souffrances de plusieurs enfants internées dans les hôpitaux en Angola. Quel gâchis !    

En cette fin de mandat, décidément les enfants Dos Santos n’apportent que soucis et tracas à leur géniteur. Depuis sa nomination à la tête de la SONANGOL (société nationale angolaise de pétrole), Isabel dos Santos, à cause de sa mauvaise gestion, est en train de conduire la société à la ruine. Selon certains cadres de Sonangol, la gestion d’Isabel est faite à distance sous la supervision des consultants portugais qui n’ont, parait-il, aucune connaissance du secteur pétrolier. Résultat : situation désastreuse. Pour preuve : le 17 mai 2017, Isabel dos Santos s’est rendue au Ministère des Finances pour solliciter un prêt de 3.000.000.000$ de dollars américains destinés au renflouement des caisses de la Sonangol. Vu l’état des finances du pays, le prêt lui a été refusé. Ni ses menaces ni sa colère n’ont intimidé le ministre chargé des finances.  L’inexplicable attitude d’Isabel nous conduit à nous interroger : La Sonangol serait-elle en train de sombrer? En tout cas, cette entreprise d’État connait des jours très sombres. Dans sa balance de payement, selon certains experts, le passif est de loin supérieur à l’actif. Le déséquilibre dans ses comptes est tellement évident que l’on parle de corruption au sein de ce fleuron de l’économie angolaise. Et lorsqu’il y a corruption, le scandale n’est pas très loin. Je vous rappelle ici que la corruption a atteint tous les secteurs de la société angolaise. Et dans cette dépravation qui s’est installée dans le pays, Fernando Piedade NANDÓ, l’actuel président de l’Assemblée nationale est une des personnes dont le nom n’a jamais apparu pas sur la liste des corrompus de la république. Mais voilà que dernièrement son nom est cité comme étant à la base du scandale d’acquisition de 250 voitures de marque LEXUS, modèle LX570 (coût total d’acquisition : 78.000.000 dollars américains). Des voitures achetées pour les membres de l’Assemblée nationale qui seront élus au mois d’août 2017. Il s’agit ici d’un cas de corruption anticipée. Au moment où le pays traverse une importante crise financière, donner son aval pour autoriser un achat d’un tel montant est tout simplement scandaleux. À moins que la commission soit très conséquente pour celui qui a avalisé l’achat. NANDÓ a-t-il lu les signes du temps et pris une longueur d’avance pour se constituer un pactole pour les jours à venir ? La réussite de la manifestation de l’UNITA est un signe qui ne trompe pas. Même en convalescence, le président Dos Santos de retour à Luanda après 28 jours passés dans un hôpital en Espagne a surement apprécié la réprobation exprimée par son peuple au sujet des irrégularités de la CNE. Et vous, avez-vous aussi apprécié?

« Sobamasoba » souhaite au président Dos Santos un prompt rétablissement.

Sobamasoba, l’analyse politique qui informe.

Eduardo Scotty M.   

    

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