"Les maux que nous devons corriger et surtout combattre sont la
corruption, le népotisme, l’hypocrisie et l’impunité. (…) Ces maux sont
l’ennemi public numéro un contre lequel nous avons l’obligation de lutter et de
vaincre. Dans cette croisade, le MPLA doit prendre les devants, être en
première ligne, assumer le rôle de leader, même si les premiers à tomber sont
les militants ou de hauts dirigeants du MPLA ». Ces paroles sont de Joâo
Lourenço, le président élu du MPLA.
Elles ont été prononcées lors de la clôture du congrès extraordinaire qui l’a
porté à la tête de ce parti.
« Être membre du MPLA
n’est pas une porte ouverte vers l’enrichissement illicite ». Des
mots très forts qui continuent à résonner dans
l’enceinte de cette illustre salle même après le départ de tous les
militants et cadres du MPLA. Le président Joâo Lourenço a fixé le cap de sa
politique basée sur la correction de ce qui est mal et l’amélioration de ce qui
est bien. Pour y arriver, le Bureau politique et le Comité central issus de ses
assises ont été profondément modifiés.
Beaucoup de caciques sont restés sur le bord de la route. Il est
difficile de lutter contre la corruption quand on est entourée des dirigeants
corrompus jusqu’à la moelle épinière. Paulo
Cassoma, Dino Matross, Higinio de Carneiro, Roberto de Almeida, França Ndalu,
Kundi Payama, Manuel Vicente, Joâo Miranda et Joana Lina cessent d’être membres du BP du Mpla. Dans le comité central
et le nouveau BP, Joâo Lourenço a injecté du sang nouveau. Sortir le pays du
marasme dans lequel l’a plongé JES et ses amis exige du l’honnêteté et du
patriotisme. La présence de ces hommes et femmes dans les instances dirigeantes
du parti pendant plus de trente ans a écorché l’image du parti. Pour le public angolais, le Mpla est devenu un
parti dont les membres sont dépourvus de moralité. Les valeurs sur lesquelles
le Mpla a bâti sa force politique sont piétinées par ses éminents dirigeants
qui placent leurs propres intérêts au-dessus de ceux de la population. Intégrité,
fraternité, solidarité, justice sont des valeurs qu’on ne retrouve plus dans le
Mpla. Elles ont été remplacées par la cupidité, l’égoïsme, la corruption, le
népotisme et l’hypocrisie. La mise à l’écart de ces dinosaures, même si elle
correspond aux attentes du peuple, n’est pas sans danger pour la stabilité du
nouveau régime. Dans cette nouvelle configuration qui se met en place dans le
pays, le pouvoir doit poser des actes très forts pour refréner les ardeurs de
tous ceux qui auraient des idées cagneuses derrière la tête. La meilleure manière de tordre le cou à ce
genre d’individus, c’est de commencer par mettre en prison tous ceux dont les
délits sont avérés. Filomeno dos Santos (Zenu), Jean Claude Bastos de Morais, Isabel
dos Santos, Valter Filipe devaient être en prison. Leur arrestation donnerait
de la matière à réflexion à tous ceux qui oseraient s’en prendre, d’une manière
ou d’une autre, à l’actuel président de la République.
L’Angola vit en ce moment une
vraie rupture avec son passé. Dans les milieux intellectuels, les avis sont
partagés entre ceux qui baignent plus ou moins dans la corruption et ceux qui
vivent honnêtement de leur revenu. Blessés dans leur amour propre, les exclus
du BP et du CC ne s’avoueront pas vaincus. Le président Joâo Lourenço est-il
suffisamment outillé pour contrer ces millionnaires auxquels il a retiré le
pain de la bouche ? Que nous
réserve l’avenir ? Wait and see.
Sobamasoba, l’analyse politique
qui informe.
Eduardo M.Scotty.
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