jeudi 27 septembre 2018

VENT DE PANIQUE EN ANGOLA.


Cette fois, c’est parti et bien parti. Selon les informations en provenance de Luanda, la lutte contre la corruption et les malversations financières est entrée dans sa phase pratique. Les têtes commencent à tomber. Finalement, le VI congrès extraordinaire du Mpla a été l’événement qui a permis de briser la glace et d’apporter du grain à moudre au moulin du Procureur de la République.

« …Dans cette croisade, le Mpla doit prendre les devants, être en première ligne, assurer le rôle de leader, même si les premiers à tomber sont les militants ou de hauts dirigeants du Mpla »  dixit : Joâo Lourenço, président du Mpla. C’est cette recommandation apparemment  innocente contenue dans le discours de clôture de JLo au congrès du Mpla qui a remis les pendules à l’heure et déclenché l’action judiciaire qui a abouti à l’arrestation des pilleurs de la République. Connu pour sa lenteur dans l’ouverture des dossiers criminels contre les membres du Mpla, cette fois le Procureur de la République s’est exécuté promptement.

Dans ma publication du 24 août 2018, que vous avez certainement lu, je me pose la question de savoir ce que, in fine, JLo en tant que président apportera au Mpla. Je me suis interrogé aussi sur les retombées de ce congrès extraordinaire pour une organisation politique qui avait perdu une grande partie de sa crédibilité. Ce congrès était-il un moment charnière dans l’histoire du Mpla ? Visiblement, l’incarcération de ceux (pas encore tous) qui ont plongé la main dans les caisses de l’État répond à ces questions. Si ceux qui sont sous le verrou croyaient qu’ils pouvaient vivre dans ce monde et ne pas en faire partie, ils se sont gourés. Il y a des règles dans ce monde et il faut les respecter.

Augusto da Silva Tomàs, ex-ministre des Transports, et Ernesto Manuel Norberto Garcia, directeur de UTIP et membre influent du Mpla/Jes n’ont pas respecté ces règles et ils sont les premiers à goûter aux délices de la privation de libertés. Augusto Tomàs à la prison de Sâo Paulo, et Norberto Garcia en résidence surveillée à Benfica.  Accusés de détournements des fonds et de corruption active, ils sont arrêtés et mis à l’ombre sans aucune possibilité de liberté sous caution. Ils attendront leur jugement en prison. La liberté sous caution leur a été refusée parce que l’argent volé ne peut pas servir au  payement d’une quelconque  caution. Ce serait trop facile.  

La même chose est arrivée à José Filomeno dos Santos, ex-président du Fonds souverain de l’Angola et fils de José Eduardo dos Santos, et à ses amis Jean Claude Bastos de Morais, Jorge G.F.Sebastiâo, António S.B.Manuel. Ils ont été arrêtés et conduits en prison. Dorénavant, la maison d’arrêt de Sâo Paulo et celle de Viana sont leurs nouveaux lieux de résidence. Même si Zenu est enfermé dans une cellule VIP, cela ne change rien à son statut.  Il est en prison. Et, pour une prise, c’est une grosse prise. Pendant longtemps, alors que les crimes sont avérés, le Procureur général de la République a beaucoup hésité devant la gravité de la décision à prendre. Face au vent du changement qui souffle actuellement sur le pays, il s’est patriotiquement exécuté. Laisser en liberté José Filomeno dos Santos et son complice Jean Claude Bastos de Morais, deux voleurs dangereux qui ont tenté de dépouiller l’État angolais de 500 millions de dollars, a été un cas de conscience difficile à gérer pour le PGR. Aujourd’hui, le courage a pris le dessus. La présence des badauds esquissant des pas de danse lors de l’arrivée de ces prisonniers VIP à la prison de Sâo Paulo est un signe de reconnaissance à l’acte posé par la Justice. Et les autres ? À chaque chose son temps.

Quelques-uns sont déjà en fuite. Samuel Barbosa da Cunha, un sujet brésilien, associé de José Filomeno dos Santos, qui a empoché, selon un média angolais sur le web, la modique somme de 24.850.000 de dollars pour des services que son entreprise fantôme n’a jamais prestés, a quitté précipitamment l’Angola. Hugo Onderwateur, hollandais, un proche d’Isabel dos Santos, a senti tourner le vent et a, lui aussi, abandonné le navire. D’autres sont en train de se préparer pour faire la même chose. Tous ceux qui n’auront pas rapatrié l’argent volé et planqué à l’étranger avant la date butoir seront arrêtés et traduits en justice. D’ici le mois décembre 2018 nous allons assister à un sauve-qui-peut général. La vague qui va les emporter s’approche dangereusement de nos rivages. Lev Leviev ; un sujet israélien, très proche d’Isabel dos Santos, son associé dans ASCORP (diamants) a quitté précipitamment l’Angleterre pour la Russie après une investigation secrète menée par la police britannique. Apparemment, les rats commencent à quitter le navire. Que nous réserve l’avenir ? Wait and see.

Aux dernières nouvelles, Paulo Tchipilica serait victime d’un AVC dû au stress causé par les incessants contrôles du Tribunal des comptes à son département. Ils ont tous le feu au c…

 

Sobamasoba, l’analyse politique qui informe.

Eduardo M. Scotty.   

                              

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