vendredi 6 août 2021

2022 - ALTERNANCE ou MIRAGE ?


Nous sommes au mois d’août 2021. Il reste douze mois avant que les Angolais ne se rendent aux urnes pour choisir le parti politique qui, pendant les cinq prochaines années, va diriger l’Angola. Oui, vous avez bien lu, les Angolais ne choisissent pas, comme dans d’autres pays, leurs députés. La constitution de 2012 consacre une méthode d’élection très atypique. La “tête de liste” du parti politique le mieux élu est proclamée président de la République et tous ceux qui sont sur sa liste deviennent automatiquement des députés. Retenez en passant que, hormis la “tête de liste”, les électeurs ne connaissent pas leurs députés. Le parti dominant auquel ils appartiennent les placent à des circonscriptions électorales dont ils ne dominent ni la sociologie ni l'anthropologie. Pendant la campagne électorale, seule la “tête de liste” est en contact direct avec le peuple. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les populations de l’Angola profond ne s’intéressent pas à la politique. Les élections locales qui auraient pu leur donner le goût de la gestion de la chose publique ont été annulées sans raison apparente. Les rumeurs font état de la phobie du Mpla des élections locales qui, pourtant, participent à une amélioration de la gestion administrative du territoire. Les détournements de fonds publics et la corruption dont sont auteurs les dirigeants du Mpla au pouvoir depuis 1975 ne plaident vraiment pas en leur faveur. Devant cette évidence, organiser des élections locales dans les conditions psychologiques actuelles est un suicide politique auquel le Mpla refuse de s'exposer. Et les élections générales de 2022, risquent-elles de connaitre le même sort que les locales ? Dans l’antichambre du pouvoir beaucoup souhaite que la situation sanitaire (covid 19) que connait le pays perdure pour servir de prétexte à un éventuel report. Au Mpla, les caciques de ce parti ont une peur bleue de perdre le pouvoir. Ce que les anciens dirigeants  du PPRD sont en train de vivre en RDCongo avec une justice congolaise indépendante leur donne des sueurs froides. Il faut à tout prix gagner les élections générales de 2022. Sinon, c'est la fin. Mais comment faire? 

Le scénario le plus plausible qui apparaît à l'horizon se résume en un seul mot : la FRAUDE. Comme pour les années précédentes, toutes les élections organisées par le Mpla ont toujours été frauduleuses. Mais la tricherie a atteint le summum au cours de celles de 2017. Dans la précipitation, pour couper court aux rumeurs d'une éventuelle  défaite  électorale du Mpla  qui se propageaient dans la population, les chiffres publiés par la CNE (commission nationale électorale) sont tronqués au point qu'ils ne correspondent pas à la réalité sortie des urnes. Les quatre dernières années d'un pouvoir fruit de mensonge ont été une vraie catastrophe pour le pays. Pour preuve: tous les sondages réalisés auprès des Angolais de la capitale et de l'intérieur donnent le Mpla perdant aux prochaines échéances électorales. Au vu de cette réalité,  au BP du Mpla, les stratèges rompus dans l'art de la fraude électorale  pensent qu'il faut prendre des dispositions pour que cela n'arrive pas. Alors, ils fourbissent leurs armes. Puisque la fraude se prépare plusieurs mois avant les élections, un homme de confiance en la personne de  Manuel Ferreira da Silva  "Manico" est nommé à la tête de la CNE. Une structure vivement conseillée aux Africains  par les occidentaux alors dans aucun pays européen il n'existe de commission électorale. Nonobstant la contestation émise par l'opposition et la société civile, de force  le Mpla impose son homme. Dans le même élan, la Direction de la légalisation des partis politiques à la Cour constitutionnelle  est confiée à un membre du Mpla. Au tribunal suprême, tous les juges sont acquis au Mpla. Ainsi, la machine pour gagner est astucieusement mise en place longtemps avant les élections. À l'assemblée nationale les députés du Mpla, majoritaires, s'activent pour modifier les règles du jeu. Les dépouillements ne se feront plus dans les provinces. Les urnes seront acheminées à Luanda pour y être dépouillées. Tout cela dans l'opacité la plus complète. 

Devant un tel scénario, quelles sont les chances de l'opposition? 

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe. 

Eduardo MKS Scotty.  

  




















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire