lundi 13 septembre 2021

RAPPORT DES FORCES, LES LIGNES ONT BOUGÉ.

Incroyable. La politique, dit-on, est régit par un rapport des forces. Dans des pays démocratiques, le parti politique qui aligne plus de militants et sympathisants se présente toujours comme un poids lourd politique avec lequel il faut compter. C'est au cours des meetings et manifestations que l'opinion publique se rend compte de la popularité d'une organisation politique parti. En Angola, durant des années, le pouvoir s'est toujours évertué à empêcher l'opposition d'organiser des manifestations sous prétexte que le pouvoir ne se conquit pas dans la rue. La crainte d'être taxé d'agitateurs enclins à déstabiliser l'État et le peu d'adhésion de la population aux idées de l'opposition ont longtemps favorisé le parti au pouvoir.  Seulement, la gestion lamentable du parti au pouvoir durant les 45 dernières années a apporté beaucoup de grains au moulin de l'opposition. Si hier  le doute subsistait encore dans la perception par le peuple des politiques publiques du gouvernement à Luanda, aujourd'hui le scepticisme n'est plus permis. Le bilan du pouvoir en place est négatif sur les plans économique et social. C'est une évidence. Et, devant cette certitude, les manifestations se sont succédées à Luanda et à l'intérieur du pays. Même si les organes officiels de presse n'en font pas mention, c'est de bonne guerre, les liens entre le peuple et le pouvoir en place se sont distendus. Le rapport des forces, au vu des dernières manifestations, est plus en faveur de l'opposition que du pouvoir. La dernière modification partielle de la constitution à la demande du PR en dit très long. Dans la foulée, certaines lois électorales sont revisitées pour assurer les arrières d'un parti au pouvoir presque aux abois, même si aux dernières nouvelles le PR a exigé le réexamen de ces lois pour corriger ce qui est mal et améliorer ce qui est bien. Mais qu'à cela ne tienne.    

Samedi dernier des milliers d’Angolais sont descendus dans la rue pour manifester leur inclination à des élections justes et transparentes en 2022. La méga manifestation, convoquée par les partis politiques de l’opposition et la société civile, a été une vraie démonstration de force. Luanda, qui est un bastion du parti au pouvoir, a vu déferler une importante masse humaine sur la grande avenue "estrada de Catete". Le peuple angolais, tel un dinosaure, s'est réveillé du profond sommeil dans lequel le parti dominant l'avait plongé durant plus de 45 ans. Le manque de volonté politique du pouvoir à résoudre les problèmes du peuple et la corruption endémique ont fini par exaspérer la population. le combat contre ces deux maux n'ayant pas donné les résultats attendus, les Angolais se sont convaincus que le changement ne viendrait pas des dirigeants actuels et que la seule l'alternance est la solution à leurs problèmes. 

La manifestation de samedi est un message fort aux dirigeants actuels. Ignorer ce message équivaut à se mettre politiquement une corde au cou. Un suicide politique. La détermination de la masse humaine présente à la manifestation exigeant des élections justes et transparentes laisse entrevoir d'autres manifestations si leurs revendications ne sont pas prises dans l'élaboration de futures lois électorales. Le pouvoir à Luanda va-t-il reculer devant la volonté du peuple?  Wait and see.

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe. 

Que la peur quitte nos esprits, et que vive l'Angola.

MKS/ 


















  

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