mardi 26 mai 2020

La CHINE généreuse et rusée ?

Dans une de mes dernières publications, la dette extérieure de l'Angola était le sujet que j'avais choisi pour partager avec vous. Ce sujet qui parait peut-être anodin à vos yeux concerne plusieurs générations d'Angolais. Les parents aujourd'hui, par leurs impôts, payent la dette, leurs enfants payeront et les enfants de leurs enfants continueront à payer. Il est donc légitime que les Angolais sachent de quelle manière leur gouvernement gère les emprunts contractés auprès des créanciers étrangers. Aujourd'hui,  la dette de l'Angola envers la Chine, un tabou, revient à la surface avec des informations non officielles indiquant que le gouvernement de João Lourenço pourrait livrer, pour rembourser sa dette, une grande quantité de pétrole à la Chine en raison du manque de réserves suffisantes capables d'assurer le paiement. L'Angola a bénéficié de plusieurs lignes de crédits.
Le montant réel du découvert angolais envers les Chinois est une autre question que se posent les citoyens dans certains milieux à Luanda. Le manque de transparence du gouvernement dans la résolution de ce problème soulève aussi d'autres interrogations. Les informations diffusées par des responsables du Mpla indiquent une dette envers la Chine de l'ordre de 22 milliards de dollars, mais les observateurs angolais doutent de ces chiffres.
L'expert en industrie pétrolière et gazière, Artur Pedro, considère que la dette de l'Angola envers la Chine, et d'autres pays africains, n'est pas claire et remet en question le sérieux des fonctionnaires.
"Personne ne parle de cette dette envers la Chine de manière concise et transparente. Et par manque de transparence, le problème devient un casse-tête", déplore Artur Pedro, pour qui cela rend difficile de prévoir tout type d'accord.
Pour sa part, l'économiste Filomeno Vieira Lopes estime qu'en raison de l'opacité qui entoure le sujet et compte tenu de la manière dont ce dossier est traité, l'hypothèse selon laquelle l'Angola pourrait céder une partie de son actif stratégique pour alléger la dette qu'il a auprès du géant asiatique ne peut être écartée. 
«Au Mozambique, par exemple, les Chinois ont déjà commencé à s'approprier les terres en raison du volume de la dette. Dans d'autres parties de l'Afrique, les Chinois ont également repris la gestion de certains sites stratégiques importants comme les ports. En Angola, la tendance sera de céder une partie du patrimoine ", prévient Vieira Lopes, qui regrette le manque d'informations pouvant accompagner le processus de remboursement car "le gouvernement utilise de moyens fantasques et habiles dans le but de préserver les intérêts de ses membres ".
José Severino, président de l'Association industrielle d'Angola, a une opinion plus réservée. Il ne croit pas que l'exécutif puisse renoncer à sa souveraineté. José Severino affirme: "un haut dirigeant d'entreprise chinois est détenu en Chine pour corruption et, pour cette raison, en Angola, on a la présomption qu'une grande partie de la dette angolaise est infectée de vices et ne doit pas seulement être certifiée en interne".
Severino ajoute que "le gouvernement est calme, et les entrepreneurs ne sont pas d'accord pour céder une quelconque partie du patrimoine ou quelques actifs physiques aux créanciers (les banques) et non au gouvernement chinois".
Début 2019, un rapport du Centre d'études et de recherche scientifique (CEIC) de l'Université catholique d'Angola a révélé que la dette de l'Angola envers la Chine est passée de 23,2 milliards de dollars en 2017 à 22,8 milliards à la fin du premier trimestre de l'année dernière.
Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.
Source: angonoticias

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