samedi 23 mai 2020

Le Général Lourenço et le Mpla sont à bout de souffle. Quid du changement promis?

Si des élections étaient organisées en ce moment, en toute transparence en Angola, le Mpla, malgré toutes les gesticulations du pouvoir en place, aurait d'énormes difficultés de les gagner. Pour cause, depuis le 23 septembre 2017, date à laquelle le général Lourenço a accepté d'assumer le rôle de président de l'Angola, sous la bannière de la lutte contre la corruption, l’opinion observe qu’en deux ans et démi après son arrivée au pouvoir, le pays reste embourbé dans les décombres de l'ancien régime, un régime auquel il a appartenu, un régime de corruption. Et depuis, rien n'a changé. La jeunesse attend toujours les 500.000 emplois promis.
L'Angola n'est pas encore sorti de la corruption, affirment certains observateurs, pas même de la tyrannie ou de la dictature qui font la couleur du pouvoir du MPLA. Les conditions sociales du petit peuple et la santé économique du pays se sont gravement détériorées depuis l'arrivée du général Lourenço au pouvoir. Le rêve des jeunes angolais, qui ont cru en lui, est resté à l'état de rêve. La mauvaise qualité de l'enseignement et le chômage endémique ont fini par les désillusionner. Ils commencent à se demander si l'Angola changera un jour pour le mieux. Pire encore, la lutte contre la corruption que le régime brandit quotidiennement pour calmer les esprits faibles ne sert finalement qu'à punir les menus fretins d'hier et d'aujourd'hui, tandis que les gros requins et les baleines, barons du régime, continuent de se la couler douce, manifestant dernièrement sans vergogne leur intention d'acheter, dans le cadre d'une éventuelle privatisation, Sonangol et de devenir les "propriétaires" de l'Angola. La Sonangol, cette vache à lait de l'Angola,  risque de devenir une entreprise privée et cesser d'être un bien du peuple angolais. Ce sont ces mêmes “marimbondos” (félons) qui s'apprêtent à tout acheter, mais alors tout, et veulent laisser le pays sans actions financières. Cela conduira inexorablement à l’esclavage du peuple par ses propres dirigeants. L'inquiétude de l’opinion publique en ce moment précis, est que la lutte de JLo contre la corruption ne sauve pas le pays de la corruption parce que pendant qu'il s’attaque au passé, ce qui est très louable, des milliers et des milliers de ses camarades, membres de son parti, pratiquent impunément la corruption, en commençant par les dirigeants du pays, c'est-à-dire ceux qui détiennent le pouvoir et croient être les propriétaires de tout. Dans cette structure de pouvoir de type monarchique, comme c'est réellement le cas en Angola d'aujourd'hui, les camarades du Mpla veulent transformer l'Angola en une propriété privée. Dans tout ça, quelle est la place qu'occupent ceux qui pensent différemment? Je rappelle ici que ceux qui sont complices d'un passé de corruption sont les mêmes qui sont aux commandes dans le pays. Lorsque des messieurs avec des procédures judiciaires au Portugal, des sieurs pour lesquels la justice angolaise a promis un jugement en Angola, se retrouvent aujourd'hui totalement libres, il y a vraiment de quoi se poser des questions. Bien que, par définition constitutionnelle, João Lourenço soit le sommet de la pyramide d'une République, il jouit en pratique d'attributs identiques à ceux d'un monarque des régimes historiques:«Je suis l'État, proclamait le roi Louis XIV de France». Il vous souviendra qu'Angola le parlement angolais n'a pas le droit d'interpeller les ministres de João Lourenço. À l'image de Deng Ciao Ping, auquel il s'identifie, il est le centre de tout. Rien ne se fait sans son consentement. Lorsqu'il nomme quelqu'un à un portefeuille ministériel, il agit comme s'il lui accordait une faveur. Les règles de choix sont dictées par des critères de relation personnelle, d'amitié et aussi par des liens de fidélité au parti et aux groupes pro-Lourencistes, et jamais par des critères de mérite, de carrière professionnelle, de compétence individuelle et autres qualités qui caractérisent chaque individu à être nommé. Le général Lourenço ne marche-t-il pas sur les traces de son prédécesseur? C'est l'ADN du Mpla.
Depuis que le général est au pouvoir, les médias angolais l'ont ménagé pour ne pas porter atteinte à sa crédibilité et gêner ses actions politiques. Mais au fil des mois, la lumière au bout du tunnel social des Angolais s'est éloignée de plus en plus. Et cela commence à fatiguer le peuple qui émet des signes d'impatience. On entend dans la rue des refléxions comme: "les habitudes et les magouilles sont restées les mêmes que par le passé". La corruption est-elle devenue un art?

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