mercredi 6 mai 2020

Le Mpla envisage-t-il déjà un 3° mandat pour Joâo Lourenço ?

Incroyable! Alors que le pays, depuis 2014, n'arrive pas à sortir de la crise économique dans laquelle il se trouve, voilà qu'un groupe d'adulateurs, en pleine pandémie de Covid-19, lance à Luanda un débat sur un éventuel 3°mandat pour Joâo Lourenço. Ces courtisans réunis au sein de la nouvelle cellule psychologique réactivée par JLo et logée à la présidence de la République s'illustrent depuis un certain temps par des coups bas contre l'opposition politique, très précisément contre l'Unita de Adalberto Costa. Cette stratégie consiste à réactualiser le logiciel du système de parti unique que le Mpla, à travers un certain Norberto Garcia, ténor de la cellule. Parler d'un 3°mandat alors que le premier est un échec et le deuxième improbable, c'est mettre la charrue avant les boeufs. À moins que les résultats des élections de 2022 ne soient déjà connus. Si non, pourquoi cette précipitation? L'Angola a connu trois présidents de la République. Le premier est mort avant d'avoir fini son mandant. Le deuxième s'est illustré par des méthodes peu recommandables. Le troisième n'était pas préparé pour occuper les fonctions de Chef de l'État. L'adhésion populaire à son programme de lutte contre la corruption n'a pas suffit à le placer sur orbite. L'Angola a besoin d'un leader dont le profil doit correspondre à ceci: Un vrai leader ne contracte pas la “peste des flatteurs”, il est vacciné à l'avance contre toutes sortes de flatteries pour dénoncer et s’assumer contre la courtisanerie.
Le vrai leader n'est attaché qu'à la justice, au bien commun, à la bonne gestion des affaires publiques, aux libertés et à la démocratie, par aversion pour la flatterie ennemie de vérité et de citoyenneté.
Le vrai leader ne fait pas de discours contraires à la pratique quotidienne, afin de ne pas finir aussi agaçant que les mercenaires de l'adulation.
Un vrai leader n'hypothèque jamais l'avenir, niant l'éducation aux jeunes qui constituent l’avenir du pays, par attachement au pouvoir du présent.
Un vrai leader ne cultive pas la colère, la haine, la discrimination, afin de ne pas courir le risque de se réveiller un jour, surpris, le pantalon à la main, face au grand bruit de l'indignation populaire, aux portes du Palais, du fait de la souveraineté citoyenne qui a brisé toutes les barrières militaires, suppression, totalitarisme, mauvaise gouvernance, inflation, impôts élevés, chômage, etc.
Le véritable chef ne blâme pas le passé, mais attise le feu du présent pour tempérer l'acier d’un lendemain meilleur.
Un vrai leader n'ouvre pas sans contrôle l'économie aux capitaux étrangers, véritable requin des affaires et du néocolonialisme économique.  Un vrai leader a la pédagogie de l'écoute plurielle, pour ne pas être surpris par les bouleversements sociaux, l'indifférence, le mépris et l'humiliation des citoyens.
Le vrai leader, attaché aux concepts sublimes de LIBERTÉ ET DÉMOCRATIE, rejette, pour les valeurs morales et éthiques et, surtout, la honte au visage, toute comparaison avec le roi français du XVIIe siècle, Louis XIV, en raison de l'expression ignoble, prononcée le 14 Mai 1643 : « L'état c'est moi », c'est-à-dire en portugais : “ o Estado, sou eu”.
Un vrai leader est digne quand il met plus de 50% des redevances des richesses du pays (pétrole, gaz et minérais), quand le pays a ces richesses, au service de l’éducation nationale en vue de développer les priorités du pays et non d'une éducation d’orientation occidentale totalement éloignée des réalités des peuples autochtones.
Un vrai leader se bat pour que l'enseignement soit obligatoire et gratuit jusqu'au niveau universitaire.
Malheureusement, même au milieu du 21e siècle, l'Angola et de nombreux autres pays du monde manquent de cette espèce rare de grand homme.
Si quelqu'un émerge parmi nous, qui en sera reconnaissant ?

Sobamasoba, l'analyse politique qui informe.

Source: Folha8

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