jeudi 14 octobre 2021

L'ANNULATION DU CONGRÈS DE L'UNITA : LA RAISON DE LA MASCARADE.

L’actualité en Angola tourne, depuis la semaine dernière, autour du décret du Tribunal constitutionnel annulant le XIII congrès de l’Unita. Congrès réalisé en 2019 et qui a vu Adalberto Costa Júnior accéder au poste de président de ce grand parti politique de l'opposition. Point n’est besoin de dire que l’arrivée de ACJ à la tête de l’Unita fut entérinée  par ce même Tribunal constitutionnel et publiée au journal officiel "Diario da republica" conformément à la loi en vigueur dans le pays. Durant deux années, la cohabitation entre le pouvoir et l'Unita ne souffre d'aucune friction. La popularité  croissante de ACJ dans l'opinion est le premier élément qui commence à déranger sérieusement le pouvoir de Luanda. Les stratégies mises en place pour stopper la fulgurante montée du leader de l'Unita restent sans effets. Des sympathisants de l'Unita sont "achetés", des militants sont retournés par le pouvoir dans le but d'écarter ACJ de la direction de l'Unita. Nouvel échec. Les politiciens expérimentés n'achètent pas des alliés à prix d'argent, c'est par leur courage politique et la réputation de leurs forces de persuasion qu'ils parviennent à convaincre. Le pouvoir à Luanda n'a ni l'un, ni l'autre. L'annonce par la presse d'un projet de coalition regroupant l'Unita de ACJ, le PRA-JA de  Abel CHIVUKUVUKU et le Bloco Democrático de Filomeno Vieira Lopes est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Dans les hautes sphères du pouvoir, la décision est tombée: Écarter ACJ de la tête de l'Unita. Le jour de la sortie officielle de la coalition, FRONT PATRIOTIQUE UNI (FPU), est choisi pour porter le coup de grâce à l'Unita et au nouveau regroupement politique. La réaction observée dans la population à l'annonce de cette décision du Tribunal constitutionnel ne laisse aucun doute sur le soutien populaire dont bénéficie ACJ et ses partenaires du FPU. La détermination de la jeunesse angolaise à sortir dans la rue le 16/10 et de manifester son désaccord avec le TC est le début d'un bras de fer aux conséquences imprévisibles. Dans toute république, il y a deux partis: celui des grands et celui du peuple. Toutes les lois favorables à la liberté ne naissent que de l'opposition du peuple et du changement qui en découle. Pour quelle raison le pouvoir s'acharne-t-il sur Adalberto Costa Júnior, et aujourd'hui contre la plateforme électorale, le Front Patriotique Uni (FPU)? 

L'habitude est une seconde nature, dit-t-on. Des années durant, le pouvoir à Luanda n'a jamais cessé de stigmatiser l'Unita l'accusant de tous les maux dont souffre le pays. La guerre et les destructions causées par les confrontations entre les belligérants servent de fond de commerce au pouvoir. Pendant les campagnes électorales le candidat du pouvoir ne cesse de rappeler au peuple combien l'Unita a détruit le pays. Ce discours sert beaucoup les intérêts de l'oligarchie. Et chaque fois, l'Unita se sent pris comme dans une sorte de nasse. Le pouvoir justifie son incompétence par la guerre menée  contre l'Unita. Et, le peuple, naïf, croit comme fer à cette baliverne. Aujourd'hui, les choses ont changé. Ce n'est plus l'Unita qui sera en face du pouvoir aux élections de 2022. C'est le FRONT PATRIOTIQUE UNI. Un ensemble politique qui n'a rien avoir avec la guerre. Une coalition de politiciens dont les qualités intellectuelles ne peuvent pas être mises en doute. Devant cet assemblage de haute facture politique, Luanda ne sait plus à quel saint se vouer. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, il comme commence  à tout casser. Sachez, chers amis, que la fortune ne montre sa puissance qu'aux endroits où il n'y a point de force dressée pour lui résister. Le FPU a du répondant. Quand la haine de l'autre ne trouve pas une issue normale, elle recourt à la violence, c'est la ruine de la République. Pensez-y. Aucune pierre ne restera éternellement au-dessus d'une autre pierre sans tomber. 

Sabamasoba, l'analyse politique qui informe. 

Que la peur quitte nos esprits et que vive l'Angola, notre bien commun. 

MKS/... 

















 


    

 

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