lundi 6 mai 2019

Le MPLA abrutit-il délibérément le peuple angolais? Pour quel dessein?


Le monde commémore chaque année au mois d’avril la journée du livre. Et chaque année, des cerveaux bien pensants réfléchissent sur l’apport du livre dans la vie de chacun d’entre nous. Pour ces intellectuels, le livre est le maitre qui transforme la mentalité et participe à la genèse des esprits mieux élaborés. La date du 23 avril, journée mondiale du livre, est retenue par l’UNESCO pour promouvoir le plaisir de la lecture et encourager les personnes, précisément les jeunes, à connaitre l’énorme contribution des auteurs des livres à travers les siècles. Des têtes bien pensantes sont arrivées à la conclusion que gouverner une population qui ne lit pas ressemble à s’y méprendre à conduire un véhicule sans freins. L’Angola, avec ses 25 millions d'habitants, ne développe pas suffisamment d’effort pour susciter de l’intérêt dans la pratique de la lecture. Tous les jours, on assiste en Angola, sous le regard silencieux du MPLA, à la fermeture des librairies, à la mort virtuelle des auteurs angolais, à la faillite des éditions et imprimeries sans que personne ne lève le petit doigt. Luanda, une ville de plus de 5 millions d’habitants, ne compte que 2 ou 3 librairies. Dans les discours prononcés au cours de rencontres culturelles, certains responsables courageux, lorsqu’ils parlent de la qualité du débat et de l’éducation au sein de notre société, reconnaissent l’importance du livre dans la vie des citoyens. Ils affirment dans leurs différents propos ce que la vérité nue et crue nous révèle chaque jour quand ils observent notre société. 44 ans au pouvoir et la qualité de l’enseignement est toujours médiocre. Il n’est pas surprenant de rencontrer dans le pays des étudiants à l’université qui ne savent pas lire correctement, ni construire et défendre une hypothèse. Or, il est de notoriété publique que la lecture et l’écriture sont deux pratiques sociales de grande importance dans le développement de la condition humaine avec des avantages transversaux qui alimentent la connaissance à chaque livre lu. La lecture favorise le développement de l’intellect, de l’imagination et permet au cerveau de construire un raisonnement cohérent. Elle aide aussi à développer le sens critique et la capacité d’interprétation. Le cerveau aime les défis et quand il n’est pas souvent sollicité, il s’atrophie. Qui ne lit pas est obligé d’accepter tout ce qu’on lui dit.

L’Angola ne sera jamais un pays où il fait bon vivre si son peuple n’est pas suffisamment formé à la lecture et à l’écriture. Grâce à l’écriture, le peuple peut écrire son histoire et l’histoire de son pays. Qui ne sait ou n’aime pas lire ne peut pas interpréter la vie et les dynamiques de son pays. Surtout que l’interprétation des textes est une des clés essentielles de la lecture.  Il ne suffit pas d’avoir de belles maisons et de jolies voitures dans les garages, quand à l‘intérieur de ces maisons les étagères sont pleines des bouteilles d’alcool. Pas un seul bouquin pour lire. Si nous ne nous intéressons pas aux livres et si nous nous éloignons de la lecture, nous sommes condamnés à croupir dans l’ignorance. En Angola, la lecture est un exercice qui ne se pratique pas beaucoup, et les écrivains, surtout étrangers, sont inconnus. Rappelez-vous l’épisode de 15 activistes qui ont été arrêtés parce qu’ils lisaient un livre. Aujourd’hui, tout tourne autour des textes informels, des blogs, des réseaux sociaux. Dans les écoles, on parle très peu des livres. Les enseignants n’encouragent pas la lecture parce qu’elle a cessé d’être une priorité. Pour certains, lire est devenu une perte de temps. Et les conséquences du manque de lecture se font sentir à tous les niveaux. Il n’est donc pas étonnant de ne trouver aucune université angolaise sur la liste des meilleures universités africaines. Quel genre de cadres forme-t-on en Angola ? À l’allure où vont les choses, il sera difficile d’inverser la tendance.

Qui ne lit pas ne s’informe pas. Qui ne s’informe pas déforme. Qui déforme ne contribue jamais au développement du pays. Sachant que la société angolaise actuelle est plus inclinée vers la pensée unique, les opinions de chacun sont une répétition de ce qu’on raconte.

Un pays où la majorité de la population ne sait pas lire ne se développe jamais. On y compte plus de délinquants ; il y a plus de corruption et de bureaucratie. Il est difficile dans ces circonstances de faire émerger des compétences humaines, des professionnels responsables et d’atteindre des objectifs.

Et vous, mis à part les réseaux sociaux, les blogs et les textes informels, quel livre avez-vous lu au cours de trois derniers mois ?   

Sobamasoba, l’analyse politique qui informe.

Eduardo M.Scotty                

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire